Il y a dix ans, la « plus grande bataille bancaire du siècle »

Le 9 mars 1999, en déposant deux offres publiques d'échange ? qui n'ont rien d'amicales ?, l'une sur la Société Généralecute; Générale, l'autre sur Paribas, Michel Pébereau bouleverse les règles du capitalisme à la française. Jusque-là, ce banquier très convenable était plutôt raillé pour? son manque d'audace. Mais après l'annonce du projet de rapprochement entre la Société Généralecute; Générale et Paribas (le 1er février), il n'a plus le choix. Il doit se jeter dans l'arène, sinon la BNP risque de se trouver marginalisée dans un paysage bancaire européen en pleine concentration. En Suisse, UBS s'est rapprochée de SBS, en Grande-Bretagne, la Lloyds Bank a acheté TSB, en Espagne, Banco Santander et Banco Central Hispano ont fusionné, et en Belgique, Fortis vient de prendre le contrôle de la Générale de Banque. C'est aussi une question d'orgueil?: quelques mois avant de jeter son dévolu sur Paribas, la direction de la Générale lui parlait encore de mariage?offres alléchantesS'engage alors une bataille boursière et médiatique mémorable. Avec la Société Généralecute; Générale et Paribas, la BNP ambitionne de créer « un groupe bancaire de taille européenne s'appuyant sur une base nationale solide ». Celui-ci sera provisoirement baptisé SBP. Les offres sont alléchantes?: les actionnaires de la Société Généralecute; Générale et de Paribas se voient offrir des primes de respectivement 14 % et 18,3 % par rapport aux cours de clôture du 9 mars.Mais la Société Généralecute; Générale relève son offre sur Paribas au milieu du mois de juin. Quinze jours plus tard, BNP contre-attaque et surenchérit à son tour sur Paribas et sur la Société Généralecute; Générale. Le 6 août, les offres sont définitivement closes. Les résultats tombent le 13, ils seront officiellement annoncés le 23 de ce mois?: la BNP obtient 65 % du capital et des droits de vote de Paribas, ainsi que 37 % du capital et 32 % des droits de vote de la Société Généralecute; Générale, c'est-à-dire la majorité du « flottant ». Mais, compte tenu de l'incapacité des deux banques à se mettre d'accord sur une solution concertée, le Cecei, le Comité chargé du bon fonctionnement du système bancaire, n'autorise pas la BNP à lever les titres apportés par les actionnaires de la Société Généralecute; Générale. Exit SBP. BNP Paribas entre en scène. S.R.BNP risque de se trouver marginalisée dans le paysage bancaire européen.
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