Les indices européens en ordre dispersé

Un doux parfum de revanche se mêle à la douceur estivale dans les rues de Stockholm. Le 3 août, l'indice boursier suédois OMX 30 a touché son plus haut niveau de cours depuis le 1er septembre 2008 à 895,14 points. Soit ses niveaux précédant la chute de Lehman Brothers. Les espoirs de reprise économique évoqués outre-Atlantique et l'éloignement du risque systémique dans le secteur bancaire y sont pour beaucoup. D'autant que l'indice nordique compte parmi ses principaux poids lourds deux banques, Nordea Bank (12,9 % de la pondération) et Svenska Handelsbanken (4,8 %) dont les cours se sont envolés de 35 % à près de 60 % depuis le début du mois de janvier. Entraînant par la même occasion un bond de plus de 30 % de l'indice local sur la même période. Mais la palme de la meilleure performance boursière revient à la Norvège. L'OBX s'est enflammé de près de 40 % en l'espace de huit mois. Tiré principalement par le doublement de l'action DNB NOR, première banque norvégienne constituant 8,3 % de l'indice. Le fournisseur d'équipements de forage pétrolier Seadrill, qui a vu sa valorisation grimper de plus de 80 %, a, lui aussi, largement contribué à dynamiser la Bourse d'Oslo. En bas du classement, on retrouve des places boursières au profil plus défensif. À commencer par la City dont environ 40 % de la pondération est composée de deux groupes pharmaceutiques (AstraZeneca et GlaxoSmithKline), deux majors pétrolières (BP et Royal Dutch Shell), un opérateur télécoms (Vodaphone) et une seule banque (HSBC). pas mieux lotiLe CAC 40, qui a limité sa progression annuelle à 8 %, n'est pas beaucoup mieux loti. Toute la question est maintenant de savoir si d'autres Bourses, à l'image de Stockholm, pourraient retrouver leurs niveaux d'avant Lehman dans un avenir proche. Il leur faudrait pour cela gagner encore en moyenne 10 à 15 %. Mais, Éric Turjeman, directeur des gestions actions à la Société Généralecute; Générale, n'y croit pas. Selon lui, « les marchés ne devraient pas suivre une ligne droite au cours des prochains mois ». L'expert considère que « si la reprise se confirme, les anticipations de hausse de taux pèseront sur la tendance. Tout comme l'impact des plans sociaux en cas de redressement lent ». En revanche, « l'Ibex espagnol pourrait retrouver, avant le 31 décembre, ses niveaux de cours de début septembre 2008 ». Sachant qu'il ne lui reste plus que 5 à 6 % à parcourir pour les atteindre. Et cela, alors que « plus de la moitié de sa pondération est constituée de Banco Santander, BBVA et Telefonica, qui ont bien résisté à la crise ». Pour Éric Turjeman, « il est possible que les indices européens tournent la page de la crise financière vers la mi-2010 ». À moins qu'une inflexion macroéconomique solide ne survienne d'ici là. n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.