Reach n'inquiète pas que l'industrie chimique

Nous avons déjà des doutes sur le respect des délais par la chimie, alors imaginez pour les autres secteurs ! ». Le directeur général de l'Union des industries chimiques (UIC) Jean Pelin, le rappelait il y a une dizaine de jours : Reach ne concerne pas que les chimistes. Ce réglement européen oblige les fabricants de substances chimiques à les enregistrer d'ici à 2018. A moins d'un mois de sa première échéance, le préenregistrement des substances, qui doit être réalisé d'ici au 1er décembre sous peine d'interdiction de fabrication, préoccupe aussi les secteurs « aval », clients de la chimie. Aéronautique, sidérurgie, cosmétique, distribution, textile? rencontrent des contraintes spécifiques. « Ce n'est pas à nous de procéder au préenregistrement mais nous avons dû demander à nos fournisseurs de se mettre en conformité avec le règlement pour 400 à 500 substances, comme celle utilisées dans la protection contre la corrosion », indique le délégué général du Gifas (groupement des industriels français de l'aéronautique et du spatial), Guy Rupied.« totalement tributaire »En effet, Reach cible les substances fabriquées ou importées dans l'UE à plus d'une tonne par an. Nombre d'industries clientes, qui n'atteignent pas ce seuil, n'ont donc pas à se conformer au réglement, mais ne peuvent pas l'ignorer. «?Nous sommes totalement tributaires de nos fournisseurs. S'ils ne sont pas en règle le 1er décembre, nous devrons arrêter de travailler avec eux afin de ne pas nous mettre en infraction », précise Corinne Lardin, responsable des affaires règlementaires chez Maesa, petit spécialiste de produits cosmétiques qui sous-traite l'intégralité de sa fabrication.La tâche de ceux qui produisent directement des substances chimiques est plus aisée. « Plus de la moitié de nos membres se sont déjà préenregistrés », indique Danny Croon, vice-président environnement d'Eurofer, la Fédération européenne de la sidérurgie. Même discours rassurant chez L'Oréal. « 100 % des substances importées ou fabriquées par le groupe et ses filiales ont été pré-enregistrées grâce à une équipe dédiée mise en place dès juin 2007 », indique-t-on chez le géant cosmétique. En revanche, dans tous les secteurs, les PME peinent à s'adapter à Reach. « La dispersion internationale de nos fabricants a rendu le processus lourd à gérer. Nous avons dû y affecter 2 de nos 50 salariés français?», confirme Corinne Lardin chez Maesa.Enfin, si les entreprises des secteurs aval ont encore du mal à évaluer le surcoût lié à Reach, une chose est sûre, « la phase d'enregistrement sera la plus onéreuse », affirme Danny Croon d'Eurofer. Car, passé la date butoir du 1er décembre, d'autres interrogations toucheront ces industries. «?Nous demeurons de petits consommateurs en quantité et il sera donc difficile de réaliser des travaux de recherche importants si nous devions substituer une substance moins dangereuse à une autre [lire ci-dessous]?», affirme Guy Rupied du Gifas. Chez Maesa, les inquiétudes portent sur l'approvisionnement : « Si des fournisseurs jugent non rentable d'enregistrer certaines substances, notre choix s'en trouvera réduit. De plus, cela risque de créer des situations de monopole problématiques », juge Corinne Lardin. Reach cible les substances fabriquées ou importées dans l'UE à plus d'une tonne par an.
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