GM risque une faillite pure et simple

Alerte ou chantage vis-à-vis de Washington ? General Motors a carrément évoqué, hier, l'éventualité d'une banqueroute. « La récurrence de nos pertes opérationnelles [?] et notre incapacité à générer des liquidités suffisantes pour faire face à nos obligations et soutenir nos activités soulèvent un doute substantiel sur notre capacité à survivre », affirment les auditeurs des comptes de GM dans le rapport annuel remis hier aux autorités boursières. Le groupe, dont les ventes ont encore chuté de 53 % aux États-Unis en février, sur un marché en chute de 41 %, menace ainsi à nouveau les pouvoirs publics américains de se placer sous la protection de la loi américaine sur les faillites (chapitre 11), qui permet aux entreprises en crise de se restructurer à l'abri des créanciers. Mais il va plus loin. Il admet aussi la possibilité d'une? liquidation pure et simple, « au cas où nous ne réussirions pas à mettre en place un plan de restructuration ou si des facilités de crédit n'étaient pas disponibles ».400.000 emplois menacésLe groupe, qui a perdu plus de 80 milliards de dollars (60 milliards d'euros) en quatre ans, a déjà reçu 13,4 milliards (10,5 milliards d'euros) du Trésor américain. L'ex-premier constructeur mondial a toutefois réclamé le mois dernier jusqu'à 30 milliards de dollars (24 milliards d'euros) d'aides. Washington doit se prononcer en principe ce mois-ci sur le « plan de viabilit頻 présenté le 17 février. La panique gagne aussi Opel, la filiale allemande de GM. « Environ 7.000 postes » y seraient menacés, selon les déclarations du chef du groupe parlementaire social-démocrate (SPD) Peter Struck à la chaîne de télévision ARD. Des propos corroborés par le quotidien « Rheinische Post », selon lequel le plan de sauvetage présenté lundi par Opel au gouvernement allemand prévoyait 7.600 suppressions d'emplois. Un membre du conseil de surveillance d'Opel, Armin Schild, évoque même, dans le « Berliner Zeitung », 400.000 emplois menacés en Europe, si on inclut les fournisseurs.La chancelière allemande, Angela Merkel, a téléphoné hier aux dirigeants d'Opel. Elle aurait exprimé « le mécontentement du gouvernement envers le plan de sauvetage de la direction, jusqu'ici peu solide », affirme le « Leipziger Volks-zeitung ». Devant l'urgence de la situation, le commissaire européen à l'Industrie, Günter Verheugen, a proposé d'organiser une réunion des pays européens où est implanté GM pour coordonner les éventuelles mesures.
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