Règlements de comptes entre mutualistes

De retour du Salon de l'agriculture, Nicolas Sarkozy annonce aux deux patrons mutualistes, en présence de l'intéressé, que leur patron sera François Pérol. Dès le lendemain, l'Élysée fait savoir qu'il se décharge du dossier. Il faut couper court à la controverse qui démarre sur une décision dont plusieurs membres de la majorité vont affirmer qu'elle n'est pas encore prise. Dans le week-end, le Trésor précise le périmètre de l'opération. Seuls les actifs liés à l'immobilier resteront à l'écart. Avec Matignon, il pousse l'Écureuil à apporter sa participation dans CNP Assurances, dont les dividendes contribueront à rembourser l'État. Reste à régler la question de la gouvernance : l'État veut un conseil d'administration dont il désignerait quatre membres sur douze, au grand dam des rouges, qui y voient la mort du mutualisme. Un cheval de bataille que va enfourcher le président du conseil de surveillance de l'Écureuil, Yves Hubert.Le mardi 24, les deux groupes vont achever d'étouffer la rébellion qui agite leurs troupes. S'appuyant sur les manifestations d'émotion de nombreux barons rouges, scandalisés par ce qu'ils ressentent comme un diktat de l'État, Yves Hubert déstabilise Bernard Comolet. Celui-ci est en effet soupçonné par certains d'avoir pactisé avec Dupont pour partager la future présidence non exécutive, dont l'Élysée a décidé qu'elle reviendrait en premier à un bleu. Yves Hubert décroche ainsi la vice-présidence du futur groupe. Pour le reste, les membres du conseil, sans leader pour mener une fronde, se montrent réalistes. Mangeant leur chapeau, ils entérinent un projet de fusion reçu du Trésor en cours de réunion, et dont ils n'ont pas le temps d'appréhender toutes les implications.Côté Banques Populaires, Philippe Dupont a donné des gages à ses troupes en leur assurant qu'ils n'auraient pas de compensation financière à verser. Il profite d'un changement de pied des directeurs généraux, dont le leader Yvan de La Porte du Theil se rallie à lui. Philippe Dupont est donc désigné de justesse comme futur président non exécutif, coupant court aux spéculations autour de Steve Gentili. La décision est confirmée le lendemain lors d'un ultime conseil, qui nomme François Pérol à la tête des Banques Populaires. Comme le fera l'Écureuil le 26 au matin, après avoir reçu la démission de Bernard Comolet.21 févrie
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