Ni consensus ni certitude sur le plan scientifique

Que recommandent les autoritéssanitaires françaises ?La position officielle du ministère de la Santé, en date de janvier 2008 est que, « en l'état actuel des connaissances scientifiques, et compte tenu des faibles niveaux d'exposition aux champs électromagnétiques autour des stations relais, l'hypothèse d'un risque pour la santé des populations vivant à proximité de ces stations ne peut être retenue ». Elle est plus nuancée sur le téléphone lui-même. Si « aucune preuve scientifique ne permet aujourd'hui de démontrer q ue l'utilisation des téléphones mobiles présente un risque notable pour la santé, que ce soit pour les adultes ou les enfants », observe le ministère, « l'hypothèse d'un risque ne pouvant être complètement exclue, une approche de précaution est justifiée ». Il invite en particulier les familles et les parents « à la prudence et au bon usage », et rappelle qu'il est « conseillé un usage modéré du téléphone mobile, notamment aux enfants », dont le cerveau est encore en formation. Que sait-on sur l'impact sanitaire des ondes des antennes relais ?« Il n'existe aucun élément scientifique probant confirmant d'éventuels effets nocifs des stations de base et des réseaux sans fil pour la sant頻, affirme l'Organisation mondiale de la santé, qui dépend de l'ONU, dans un avis de 2006. L'OMS souligne que « l'organisme absorbe cinq fois plus de signaux de la FM et de la télévision que des stations de base » de téléphonie mobile. Ce que vient de confirmer l'étude publiée ces jours derniers par le professeur Viel du CNRS (lire ci-contre). Contrairement aux idées reçues, l'étude montre que les pics d'exposition aux ondes des antennes ne s'observent pas au plus près de l'antenne mais à 280 mètres en ville et à 1 km en zone périurbaine. Que disent les études scientifiquessur l'usage du portable ?On attend toujours les conclusions de la vaste étude InterPhone, lancée en 1998 sous l'égide de l'OMS dans 13 pays, dont la France, et qui porte sur 6.400 cas de tumeurs du cerveau ou de la tête. Les résultats de l'étude française, publiée en 2007, « suggèrent la possibilité d'une augmentation du risque de gliome pour les forts utilisateurs », c'est-à-dire utilisant un mobile depuis longtemps, présentant un temps de communication élevé, et ayant utilisé un plus grand nombre de téléphones. L'étude israélienne laisse aussi penser « qu'il existe un rapport entre une utilisation intensive des téléphones portables et le risque de tumeurs de la glande parotide [située près de l'oreille, ndlr] ». La cinquantaine d'experts internationaux impliqués peine à s'accorder. Certains dénoncent des biais dans le protocole, par exemple le fait que les sujets sains volontaires participant à l'étude sont de plus gros utilisateurs de téléphones portables que les malades. Plus généralement, douze ans seulement après le décollage du mobile, les scientifiques manquent encore de recul et travaillent sur des échantillons qu'ils jugent trop restreints pour être significatifs. L'OMS estime qu'on y verra plus clair vers 2015 seulement. Il faut dix à vingt ans pour que des cas de cancers apparaissent après exposition. D. C.
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