Le Brésil prêt à s'offrir quatre sous-marins

C'est au Brésil que la France va en principe jouer son plus joli coup de l'année à l'export en matière d'armement. Avec la visite prévue au Brésil de Nicolas Sarkozy en fin d'année, vers les 22 et 23 décembre, les deux pays devraient à cette occasion signer un partenariat stratégique composé de sept accords, dont un dans le domaine de la défense avec à la clé des contrats dépassant pour certains le milliard d'euros. Cela sera notamment le cas avec la commande de la Marine brésilienne qui devrait, sinon finaliser, tout au moins signer une promesse d'acquisition de quatre sous-marins Scorpène (et deux en option) d'un montant estimé à plus de 2 milliards d'euros. MBDA propose dans un deuxième temps pour son armement le missile SM39 Exocet. C'est aussi le cas ? mais à un degré moindre ?, de la commande d'une cinquantaine d'hélicoptères lourds, le Super Cougar, fabriqué par Eurocopter, filiale d'EADS, pour un montant estimé à 1,2 milliard d'euros. Cet appareil sera assemblé dans l'usine d'Helibras, filiale brésilienne d'Eurocopter, à Itajuba (État de Minas Gerais).C'est donc dans ce cadre que le ministre de la Défense, Hervé Morin, effectue aujourd'hui une visite express d'une journée au Brésil en vue de préparer celle de Nicolas Sarkozy. Il devrait rencontrer à Brasilia son homologue brésilien Nelson Jobim et le ministre chargé des questions stratégiques Roberto Mangabeira Unger. Surtout, il devrait être reçu par le chef de l'État brésilien Lula da Silva. Une visite qui confirmerait les très bonnes relations entre la France et le Brésil. Hervé Morin a pour mission de régler les derniers détails de certains grands contrats, qui arrivent à maturité comme les Scorpène et les Super Cougar, ainsi que de faire avancer d'autres à l'image de l'avion de combat Rafale (Dassault Aviation), des satellites d'observation et de télécoms convoités par Thales Alenia et Astrium (groupe EADS) et d'un contrat de surveillance côtière porté par le groupe d'électronique Thales mais concurrencé par son rival EADS aidé par sa filiale Sofrelog. Ces projets seraient pour l'heure hors des accords de défense.coup de poucePour les deux premiers, il existe, selon des sources concordantes, de très bonnes chances de conclure en fin d'année. La Marine brésilienne a besoin de nouveaux sous-marins, notamment pour protéger les futures plates-formes pétrolières prévues par le Brésil. En contrepartie, la France est, semble-t-il, prête à donner un coup de pouce aux Brésiliens afin de les aider à se doter d'une flotte de sous-marins nucléaires de haute mer en leur fournissant le design des futurs bâtiments. Pour les hélicoptères, Lula se réjouit de disposer d'une chaîne d'assemblage de ce type au Brésil. En revanche, pour le Rafale, la partie est loin d'être gagnée. « De toute façon, ce ne sera pas tout de suite », assure-t-on de sources concordantes. L'armée de l'air a tout fait pour ne pas être obligée d'effectuer son choix lors de la visite de Nicolas Sarkozy. Du coup, la remise des offres pour l'acquisition de 36 avions de combat, avec une première tranche d'une douzaine d'appareils, est prévue début février pour une décision attendue en mai. Un calendrier toutefois sujet à caution, le Brésil, comme la plupart des pays, ne passe pas à travers les gouttes de la crise financière et économique. D'autant que le prix du baril a chuté vertigineusement ces dernières semaines, à moins de 45 dollars. Brasilia, qui comptait beaucoup sur cette manne pétrolière pour financer ses futurs grands investissements, pourrait les reporter. n
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