Neuflize OBC mise sur le cinéma

La production audiovisuelle et cinématographique française n'a pas connu la crise en 2008. Plus de 220 films longs-métrages ont été réalisés. La banque Neuflize OBC a pu ainsi consolider sa position de première banque de ce secteur très spécialisé. Elle compte 650 clients (producteurs, distributeurs, exploitants, chaînes de télé, etc.) et a vu son encours de crédit progresser de 20 % pour atteindre 450 millions d'euros. « C'est une année de forte croissance », observe Anne Flamant, directrice du département « production de l'image » de Neuflize OBC, qui a réalisé 18 millions de produit net bancaire en 2008 (+ 10%). La société a participé à près de 70 % de la production hexagonale l'an dernier et notamment au film « Entre les murs », palme d'or à Cannes, aux deux films sur Mesrine et à celui tiré de la bande dessinée « Largo Winch ».À l'origine, Neuflize OBC est une banque de gestion privée qui a développé une expertise sur plusieurs niches d'entreprises (cinéma, art, finance, santé). L'activité de gestion privée est alimentée grâce aux clients des départements « entreprises » lorsqu'ils vendent leur activité par exemple. Filiale de longue date d'ABN-Amro, la banque française n'est pas affectée par la nationalisation de sa maison mère par l'État néerlandais qui s'est engagé à conserver sa participation jusqu'en 2011. Au contraire, « la stabilité de l'actionnariat est un atout », insiste Anne Flamant.une exception françaiseNeuflize OBC est sollicitée pour accorder un crédit sur un projet de film une fois qu'il est préfinancé, c'est-à-dire après que les chaînes de télévision, les collectivités locales, le Centre national de cinématographie se sont engagés à apporter l'argent mais ne l'ont pas encore débloqué. « Le coût de fabrication d'un film doit être couvert par des engagements de préfinancement pour qu'une banque accepte de faire crédit, c'est la règle en France, contrairement aux Etats-Unis », explique Anne Flamant, sachant qu'un budget moyen oscille entre 4 et 7 millions d'euros. La prise de risque semble donc réduite pour la banque sauf lorsqu'il y a des dépassements de budgets en cours de tournage, dont le financement sera assis sur les recettes futures. Il ne s'agit cependant pas de dossiers bancaires ordinaires car les engagements de préfinancement sont souvent oraux sans contrat signé. « Il faut donc que la banque dispose d'une équipe spécialisée et expérimentée, connaissant bien les intervenants du secteur, pour limiter et maîtriser ce risque », précise Anne Flamant. Pour 2009, elle prévoit un réajustement des budgets mais parie sur le maintien du nombre de films produits. Séverine Sollie
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