L'indispensable lifting des gares françaises

Elle rêve la gare en plate-forme optimisée des différents modes de transport, du bus au TGV en passant par le tramway. Un endroit où garer son vélo, pour prendre un train à l'heure, avant de monter dans un bus qui passerait au bon moment. Fabienne Keller, sénateur UMP du Bas-Rhin, rend aujourd'hui son rapport sur le concept de gares contemporaines au Premier ministre. Pour elle, les gares doivent devenir de véritables « hubs », ce qui nécessite un grand lifting et de lourds investissements : entre 4,2 et 5,4 milliards d'euros d'ici à 2020 pour les grandes gares en région, 3,3 milliards pour celles d'Île-de-France et 1,4 milliard pour les stations de métro.Sa priorité ? Revoir le mode de dialogue des différents acteurs intervenant sur les gares. « Villes, départements, régions, SNCF et autres opérateurs de transport public, taxis? Leur multiplicité complexifie la gestion des gares. À ce niveau, il y a des choses à faire ! » affirmait à « La Tribune », il y a quelques jours, Fabienne Keller. L'ex-maire de Strasbourg a elle-même peiné lors de la rénovation de la gare de sa ville entre 2006 et 2008. De fait, la situation est complexe. « Lorsque nous équipons un site d'Escalators, nous devons négocier avec la ville, propriétaire du parvis et de ses abords, puis avec la SNCF, qui gère la gare, puis avec Réseau Ferré de France (RFF), propriétaire des rails, des quais et des souterrains correspondants », témoigne un cadre de Parvis, filiale de la SNCF, assistant les maîtrises d'ouvrage. L'an dernier, « un prestataire qui préparait une campagne d'affichage recevait des ordres contradictoires de la SNCF et de RFF ! » rapporte un partenaire. Quant à accorder les horaires des différents types de transport public? Selon Fabienne Keller, « les progrès se font progressivement, en cadençant par exemple l'arrivée des trains en gares. Ce qui permet d'articuler l'arrivée des TER et des TGV, comme cela s'est fait par exemple à Strasbourg, en Rhône-Alpes ou en Aquitaine ».fin du monopoleCette clarification est d'autant plus indispensable que la SNCF devra bientôt faire de la place à ses concurrents. Après 2010, les lignes ferroviaires transfrontalières de voyageurs seront libéralisées. « À l'intérieur de la SNCF, la gestion des gares va devoir être séparée de l'activité de transporteur », a indiqué samedi Fabienne Keller à l'AFP. En réunion, elle « a évoqué diverses structures adaptées à la gestion des gares, comme la Société d'économie mixte (SEM) ou le Groupement d'intérêt économique (GIE) », note l'un des interlocuteurs auditionnés par Fabienne Keller. Pour autant, « la SNCF ne devrait pas être dessaisie de ses prérogatives », estime un observateur, qui souligne que « chez nos voisins, par exemple en Allemagne ou en Suisse, ce sont aussi les opérateurs historiques qui gèrent les gares ». Aujourd'hui, dans les faits, « c'est la SNCF qui décide », témoigne un cadre de la RATP. Après 2010, avec la fin du monopole, c'est l'Autorité de régulation des activités ferroviaires (Araf), que le président de la République Nicolas Sarkozy veut installer avant l'été, qui sera chargée de contrôler l'équité du système.
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