Ce que gagnent les présidents non exécutifs du CAC 40

Comme une rage de dents intermittente, le scandale des rémunérations patronales excessives réapparaît tous les deux jours. Ce sont maintenant les traitements de patrons d'entreprises publiques ? ou naguère publiques ? comme GDF, aujourd'hui privatisée et mariée à Suez, ou EDF, qui font débat. Jean-François Cirelli, vice-président du nouveau groupe énergétique, a ainsi vu sa rémunération annuelle passer de 460.000 euros en 2007 à 1,3 million l'année dernière, après la fusion, tandis que Gérard Mestrallet, président, a touché 3,2 millions. Les deux dirigeants avaient déjà été contraints de renoncer à plusieurs centaines de milliers de stock-options le mois dernier. La conduite à suivre face à ces affaires divise de plus en plus le patronat. Hier, c'était Sophie de Menthon, présidente du mouvement Ethic, qui annonçait sur BFM sa démission du comité d'éthique mis en place par le Medef, en raison d'un désaccord. Sophie de Menthon reproche au Medef d'être timoré dans ses tentatives pour moraliser les pratiques patronales (voir encadré). D'autres mouvements, comme Croissance Plus et le Centre des jeunes dirigeants, prennent leur distance avec Laurence Parisot, présidente du Medef, sur ces questions. Le Medef s'en tient mordicus au « code de conduite », basé sur l'autorégulation, qu'il a élaboré avec l'Association des entreprises privées (Afep), et qui n'est pas intégralement appliqué.étude sur le partageÉric Besson, ministre de l'Immigration, et Frédéric Lefebvre, député UMP des Hauts-de-Seine, planchaient hier dans le cadre d'un atelier du parti majoritaire consacré au « partage de la valeur ajoutée ». « Ce qui nous a frappés », a estimé Frédéric Lefebvre, ce sont les « inégalités dans la croissance des rémunérations ». Selon les participants à l'atelier, les évolutions salariales moyennes sont de + 3 % à + 4 % pour les salariés du privé, et atteignent + 50 % à + 60 % pour les patrons du CAC 40. Nicolas Sarkozy a missionné le directeur général de l'Insee, Jean-Philippe Cotis, pour conduire une étude sur le partage de la valeur ajoutée, avant la fin avril.En France, le débat a porté jusqu'ici principalement sur la rémunération des dirigeants exécutifs, qui tiennent les rênes de l'entreprise. Mais une vingtaine de sociétés du CAC 40 ont mis en place une gouvernance à deux têtes, avec un dirigeant opérationnel et un président. Celui-ci est chargé de superviser, au nom des actionnaires, la direction de l'entreprise. Dans la plupart des cas, il s'agit de l'ancien patron opérationnel, qui a conservé une rémunération de même ampleur et établie selon les mêmes critères, contrairement à ce qui est pratiqué à l'étranger. n
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