L'or noir pleure, l'énergie verte sourit

« Les élections sont achevées, le plus dur reste maintenant à faire, mais le changement arrive?! » Professeur à Berkeley et membre de Cleantech & Green Business for Obama, Dan Farber a fait preuve de sobriété et de réalisme en saluant l'élection de son champion sur le site de ce lobby patronal et environnemental. Pour des dizaines d'entreprises dont la prospérité dépend du développement des énergies alternatives, le scrutin du 4 novembre constitue un tournant historique.Barack Obama lie la résurrection du tissu industriel américain et le rebond économique de son pays à sa capacité à diversifier ses ressources énergétiques. « Nous ne disposons que de 3 % des réserves mondiales de pétrole mais en consommons 25 % », a rappelé le futur président des Etats-Unis à ses compatriotes pendant sa campagne. Favorable à l'instauration d'un marché de négociation de crédits de C02, il veut réduire les émissions de gaz carbonique de 80 % d'ici à 2050.5 millions d'emplois Obama prévoit également de consacrer 150 milliards de dollars sur dix ans au développement d'énergies « propres », un effort qui selon lui créera 5 millions d'emplois « non délocalisables ». Il espère que dès 2012, les Etats-Unis produiront 10 % de leur électricité à partir d'énergies renouvelables (solaire, éolien, etc.), contre 7 % en 2007. Des perspectives dont se félicitent des PME comme First Solar et Evergreen Solar mais aussi des géants du secteur dont GE Energy, filiale du conglomérat General Electric. Barack Obama entend aussi « intégrer le nucléaire à la diversité énergétique ».Les sociétés de capital-risque sont sur les starting-blocks. Selon le consultant Cleantech Group, elles ont injecté 2,4 milliards de dollars au premier semestre ? soit 60 % de plus que pendant la période correspondante de 2007 ? dans des « jeunes pousses » spécialisées dans les biocarburants, l'énergie solaire ou les technologies visant à réduire la consommation d'énergie des entreprises et des particuliers.Les producteurs d'énergie fossile n'ont en revanche pas fêté la victoire d'Obama. Celui-ci compte lever un « impôt exceptionnel sur les bénéfices » des pétroliers, dont Chevron, ConocoPhillips et ExxonMobil, qui a publié des résultats record la semaine dernière, lorsque le prix du baril dépasse 80 dollars. Sur la base de leurs bénéfices 2007, ces groupes se seraient acquittés d'une surtaxe de 15 milliards de dollars, estiment les conseillers d'Obama. Les producteurs de charbon craignent pour leur part le marché de quotas d'émission de dioxyde de carbone que défend le vainqueur du 4 novembre. L'Association nationale des compagnies minières (NMA) affirme qu'Obama risque de « briser l'épine dorsale de la production énergétique en Amérique ». E. C., à New York
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