Les 70 jours d'Obama : une transition au pas de charge

Jamais transition politique n'aura été aussi rondement menée. Dès aujourd'hui, en effet, Barack Obama, élu il y a moins de six jours à peine, rencontre George W. Bush, le président sortant, à la Maison-Blanche. En général, les deux partis prennent le temps de « laisser la poussière retomber », comme l'on dit outre-Atlantique. Mais, cette année, pas question de souffler. Face à la crise mondiale, il n'y a « pas un instant à perdre », a lancé samedi Barack Obama, lors de sa première allocution télévisée. Et pour cause : selon le Prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, le nouveau président aura besoin d'au moins dix-huit mois pour remettre d'aplomb l'économie américaine, et ce « même s'il agit à la perfection ».UrgenceConsciente de l'urgence, la Maison-Blanche a promis de ne pas mettre de bâtons dans les roues de la nouvelle administration. « Nous devons relever des défis économiques qui ne vont pas faire une pause pour laisser le nouveau président s'installer », a remarqué George W. Bush, qui a promis samedi une « complète coopération » de son administration. Ainsi, les équipes d'Obama devraient prochainement recevoir des informations détaillées de la Maison-Blanche sur deux dossiers clés : les marchés financiers et la guerre en Irak. Déjà, à l'annonce de la victoire démocrate, le président sortant avait appelé le vainqueur pour le féliciter, et lui avait promis de tout faire pour que la transition se passe sans accroc. Ce qui serait assez nouveau, au regard des transitions souvent difficiles, en particulier lorsqu'elles ont coïncidé avec une alternance politique, comme c'est le cas cette fois-ci. Les onze semaines qui séparent l'élection de la prise de fonctions sont alors parfois l'occasion de coups tordus de la part de l'équipe sortante, pour ce qui concerne les nominations ou la gestion des dossiers en cours.Ainsi, certains observateurs estiment que Bill Clinton, qui prenait la suite de George Bush père en 1992, a commis l'erreur de ne pas nommer rapidement une équipe. Il ne l'a fait que quelques jours avant son intronisation? Quant à la transition suivante, qu'il a dû effectuer avec George Bush fils, elle a été plombée par la controverse sur l'issue du scrutin en Floride, qui a retardé tout le processus. Rien de tel en apparence cette année : non seulement Barack Obama a, dès jeudi dernier, nommé un de ses proches, Rham Emanuel, au poste stratégique de secrétaire général de la Maison-Blanche, mais, en plus, l'actuel secrétaire au Trésor, Henry Paulson, a déjà réservé un espace de bureau dans son ministère pour accueillir au plus tôt les représentants de la nouvelle équipe. De quoi rendre crédible l'idée d'une transition en douceur? Lysiane J. Baudu Dès aujourd'hui, Barack Obama rencontre George W. Bush à la Maison-Blanche.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.