Wall Street veut sortir de la tutelle fédérale

Quelle ingratitude ! À Wall Street, dont la plupart des grands établissements ont eu recours au programme destiné à soutenir le système financier (Tarp), un vent de contestation souffle, se propageant de banque en banque. La semaine dernière, le directeur financier de Goldman Sachs, David Viniar, a déclaré que « diriger [notre] activité sans une participation du gouvernement » au capital de la banque « serait plus ais頻. « Nous serions moins sous surveillance et moins sous pression », a avoué le responsable, révélant que Goldman Sachs espérait rembourser les 10 milliards de dollars perçus dans le cadre du Tarp dès 2009. Repris dans l'ensemble des médias financiers américains, les propos de Viniar ont eu un effet manifestement libérateur sur Wall Street.Sur la chaîne CNBC, Kenneth Lewis, le PDG de Bank of America, a annoncé vendredi que la banque espérait rembourser les 45 milliards de dollars que lui a prêtés le gouvernement américain d'ici à trois ans. Et Colm Kelleher, le directeur financier de Morgan Stanley, d'enfoncer le clou : le Tarp « est en fait une structure très efficace et économiquement très avantageuse », s'est-il félicité auprès d'analystes, s'empressant d'ajouter que « le problème, c'est tout ce qui y est attaché, n'est-ce pas ? ».Morgan Stanley, qui souhaite aussi s'extirper au plus vite de la tutelle fédérale, a emprunté 10 milliards de dollars sous forme d'actions préférentielles au taux très avantageux de 5 %. Bien que sans intervention gouvernementale à l'automne 2008, d'autres banques new-yorkaises auraient pu subir le sort de Lehman Brothers, les restrictions imposées aux bénéficiaires du Tarp leur paraissent désormais trop contraignantes : plafonnement de la paye des dirigeants, droit de regard sur les opérations de croissance externe, limitation des dividendes? Mais dans le contexte actuel, il leur sera difficile de rompre ce lien, tout remboursement au gouvernement devant être remplacé par une injection d'argent frais dans leur capital, d'un montant équivalent.Certaines banques n'ont pas attendu la révision du Tarp et son cortège de restrictions pour en rejeter le principe. Selon des informations recueillies par le « Wall Street Journal » auprès de sources gouvernementales, une cinquantaine d'établissements régionaux ont refusé l'argent du programme alors qu'ils y étaient pourtant éligibles.E. C., à New York.
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