Les universitaires somment Pécresse de revenir sur sa réforme

La nomination d'une médiatrice pour « prolonger la concertation » sur la réforme du statut des enseignants-chercheurs n'y aura rien fait. Ils étaient entre 17.000 et 50.000 universitaires et étudiants à défiler hier dans Paris. Avec, comme mots d'ordre, le retrait du fameux décret réformant leur statut mais aussi le retrait de la réforme de la formation des enseignants et l'abandon des suppressions de postes. La nomination de Claire Bazy-Malaurie, énarque et déjà présidente du comité de suivi de la loi sur l'autonomie des universités (LRU), est perçue comme une provocation. Le Snesup-FSU ne participera pas à la première réunion qui doit définir cet après-midi la méthode et le calendrier de travail. Seuls seront présents la conférence des présidents d'universités (CPU), le SGEN-CFDT, l'Unsa et Autonome Sup (réputé à droite).l'ump diviséeLa fronde a gagné les présidents d'universités, dont plusieurs ont lancé un appel solennel à la Sorbonne lundi. Et les lettres ouvertes s'empilent sur le bureau de Valérie Pécresse. Axel Kahn, le médiatique président de Paris-Descartes, dont le revirement a précipité les événements (cité jeudi par Nicolas Sarkozy comme soutien de gauche à la réforme, il s'est fait fort, s'estimant « gravement agress頻 de « défendre sa réputation » en demandant à son tour le retrait du décret), reste circonspect : « Je suis extrêmement réservé sur les chances de succès de la médiation, confie-t-il. Cette décision, trop technocratique, intervient trop tard. » Pour le généticien, qui eût préféré la nomination d'un « académique », la crise fait courir au gouvernement le risque que les opposants à la réforme en profitent pour réclamer un « second tour de la loi LRU ». « La mouture actuelle du texte, acceptable, serait passée il y a deux mois. Seulement, elle n'est pas en mesure d'être acceptée par la réalité du terrain. » En l'absence d'un geste plus fort, « la situation va devenir incontrôlable. Si j'étais Valérie Pécresse, je retirerais le texte », prévient-il, précisant que son université, d'ordinaire peu encline à la révolte, n'avait jamais été aussi mobilisée depuis 1968?Même certains députés UMP lâchent la ministre, chahutée hier à l'Assemblée. François Goulard, son prédécesseur rue Descartes, a demandé le retrait du décret, à l'instar du député Daniel Fasquelle, autour duquel a été constitué un groupe de travail. « Nous allons voir comment garder le cap en rassurant. Mais s'il faut réécrire tout ou partie du décret, il est hors de question de détricoter la loi LRU », prévient cependant Benoist Apparu, membre du groupe de travail UMP.
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