Yves Jégo retourne aux Antilles les mains vides

Surtout éviter la contagion. Après avoir réuni hier les ministres concernés par la situation en Guadeloupe et à la Martinique, le Premier ministre, François Fillon, a renvoyé aux partenaires sociaux ultramarins la responsabilité de négocier l'épineuse question de la hausse de 200 euros net sur les bas salaires, réclamée par les syndicalistes du collectif contre l'exploitation (LKP). « L'État ne saurait, à l'évidence, se substituer aux partenaires sociaux dans les responsabilités qui leur reviennent », a-t-il déclaré. Sur les 132 mesures que le secrétaire d'État à l'Outre-mer, Yves Jégo, affirme avoir fait approuver lors des pourparlers menés ces jours derniers entre lui-même, le LKP et le patronat ultramarin, c'est sur la 133e, celle des hausses salariales, que se cristallise désormais le mécontentement social.deux médiateursSi elle était appliquée, la mesure concernerait plus de 45.000 salariés guadeloupéens dont les revenus vont jusqu'à 1,6 Smic. Mais, outre le fait qu'elle est contestée par le patronat local qui, pour la mettre en ?uvre, demande au gouvernement, qui les lui refuse, des contreparties sous la forme de 108 millions de baisses de charges sociales, elle remettrait en cause le dogme élyséen. Selon la stratégie économique défendue par Nicolas Sarkozy en ces temps de crise, il faut éviter à tout prix de « verser de l'eau sur du sable ». En clair, de favoriser toute mesure qui n'aboutirait qu'à doper la consommation des ménages, fussent-ils habitants des Antilles, en grève générale depuis plus de vingt jours, pour protester « contre la vie chère ».Yves Jégo ne retourne pas seul dans les Caraïbes. Il est flanqué de deux médiateurs désignés par le Premier ministre, MM. Jean Bessière et Serge Lopez, respectivement directeur général adjoint du travail et directeur général du travail d'Aquitaine. Leur mission sera très délicate car la situation, tant en Guadeloupe qu'en Martinique, se tend de jour en jour. « Le gouvernement prend le risque de plonger la Guadeloupe [?] dans le chaos », s'inquiète son président Victorin Lurel (PS), dans un communiqué diffusé hier.Mais l'Élysée et le gouvernement peuvent-ils prendre le risque de lâcher aux Antilles ce qu'ils ont refusé de faire en métropole jusqu'à présent ?Rémy Janin« le gouvernement prend le risque de plonger la guadeloupe dans le chaos. »
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