jérôme cazes

Directeur général de CofaceLe gouvernement reproche aux assureurs crédit de fragiliser les entreprises en réduisant leurs garanties. Est-ce exact ? Depuis le début de la crise, Coface a, à elle seule, augmenté de 12 milliards ses garanties sur des entreprises françaises. Par comparaison, le dispositif Cap d'aide publique complémentaire à l'assurance-crédit garantissait 201 millions d'euros au 1er avril. Le nouveau dispositif Cap+, qui va se mettre en place, est plafonné à 5 milliards. Il paraît clair qu'on ne résoudra pas les problèmes des entreprises fragilisées uniquement par l'assurance-crédit. D'abord, parce que seulement un fournisseur sur cinq est assuré crédit.Quelle serait la solution ? Cap et Cap+ aident certains fournisseurs qui sont assurés contre le risque de défaut de paiement de leurs acheteurs. Aujourd'hui, ce ne sont plus les fournisseurs assurés qui posent problème, mais les acheteurs dont les fournisseurs ne sont pas assurés crédit. Il faudrait donc trouver une solution pour eux. Elle existe, elle s'appelle l'assurance caution. En France, des assureurs sont prêts à développer cette offre, les sociétés de caution mutuelle aussi.Le prix n'est-il pas prohibitif ? Pour la grande majorité des sociétés, le taux serait très raisonnable, autour de 1 % l'an. Pour les entreprises plus fragiles, le taux devrait être celui de Cap et Cap+ : pourquoi, en effet, les garanties publiques ne sécuriseraient-elles pas également les fournisseurs non assurés crédit, qui sont la majorité ?Combien d'entreprises pourraient être concernées ? Sur 100.000 entreprises dépendant fortement du crédit de leurs fournisseurs, 10.000 environ ont des problèmes. Elles sont saines, mais elles risquent de déposer leur bilan pour des raisons de trésorerie.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.