Les petites valeurs

Loin des grandes théories, les petites et moyennes valeurs ne sont finalement pas restées en marge de l'embellie boursière amorcée début mars. Contrairement aux précédentes crises, où la logique voulait que les investisseurs attendent le rebond des grosses capitalisations pour revenir sur les plus petites, cela ne s'est pas répété cette fois-ci.En témoignent les performances du CAC Mid & Small 190 qui s'est adjugé plus de 32 % depuis le 9 mars mais surtout du CAC Small 90 qui a poussé jusqu'à 36 % sa progression depuis la même date, surperformant l'ensemble des indices parisiens. Cet écart de performance est encore plus criant depuis le début de l'année puisque ce dernier s'adjuge plus de 25 % loin des 11 % enregistrés par le CAC Mid & Small 190 ou de la performance proche de zéro du CAC 40. « L'essentiel de l'écart de performance entre les indices small, mid et large cap s'est fait au début de l'année, précisément sur les mois de janvier et février », détaille Vincent Le Sann, directeur de la recherche chez Portzamparc. Ce dernier estime que les petites valeurs se distinguent des autres pour deux raisons. « Elles ont d'une part mieux résisté en début d'année après avoir nettement sous-performé sur la fin 2008. Par ailleurs, la performance du Small 90 a été amplifiée par le rebond de sociétés fortement pondérées à l'image de Meetic, Bull ou encore Rodriguez. »Alors qu'en mars « le marché valorisait la fin du monde », comme le souligne Philip Dicken, gérant de fonds chez Threadneedle, « le rally printanier a donné l'occasion à une rotation sectorielle des défensives vers les cycliques encore plus prononcée sur les small et mid cap », estime ce dernier pour expliquer le rebond général des indices des petites et moyennes valeurs. Au-delà, « pour la première fois depuis 2007, nous constatons que les fonds commencent à recollecter sur les small et mid cap. Certes, le mouvement n'est pas encore généralisé et ne représente qu'une croissance de 2 % sur 800 millions d'encours en France. Mais sur un marché traditionnellement peu liquide, la moindre augmentation des volumes se traduit logiquement dans les cours », ajoute Vincent Le Sann.Si le rally a été l'occasion pour certains de revenir sur les cycliques, d'autres en ont profité pour se renforcer sur « des valeurs défensives délaissées et par là même redevenues abordables », explique pour sa part Daniel Fighiera, gérant valeurs moyennes chez Rothschild, qui cite pêle-mêle Dassault Systems, Biomérieux ou encore Ipsos parmi ses dossiers préférés. Exception faite de cette dernière, ces valeurs font également partie des valeurs de références des gérants de fonds d'Oddo AM qui y associent également l'allemand Wincor Nixdorf, le numéro deux mondial des automates bancaires. « La situation économique me semble meilleure qu'à l'automne dernier, ce qui me laisse penser qu'il ne faut pas s'attendre à une forte rechute des marchés », conclut Daniel Fighiera.

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