Un salarié sur quatre se dit victime de discrimination

Témoins ou victimes de discriminations, les salariés du privé se disent de plus en plus nombreux à l'être. 28 % d'entre eux disent avoir été victimes de discrimination en 2009, contre 25 % l'an dernier, selon les résultats de la deuxième vague du baromètre sur la perception des discriminations, publiée par la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde) et l'Organisation internationale du travail (OIT) et révélée par « La Tribune » aujourd'hui. Ces chiffres sont supérieurs à ceux observés pour la première fois dans la fonction publique, où 22 % des agents disent avoir été victimes de discriminations. « Dans le privé, l'origine ethnique est la première cause de discriminations citée (35 %), devant l'âge (32 %), l'apparence physique (30 %) et les convictions politiques et syndicales (25 %) », observe Jean-François Trogrlic, directeur du bureau de l'OIT en France. Qui poursuit : « Cela confirme les constatations observées dans les rapports annuels de la Halde [le rapport 2009 est remis aujourd'hui au chef de l'État, Ndlr] et les résultats des testings réalisés dans les entreprises en France. »« recours aux syndicats »Dans le même temps, 38 % des salariés interrogés par l'institut CSA en mars indiquent avoir été témoins d'une discrimination (contre 31 % en 2008). Ils sont presque autant (37 %) dans le secteur public.Dans près d'un cas sur deux dans le privé, l'auteur de la discrimination le plus cité est le supérieur hiérarchique direct (49 %, contre 46 % dans le public). Viennent ensuite la direction, puis les clients, usagers et fournisseurs. À noter toutefois que dans la fonction publique, 23 % des agents mettent en cause les clients et usagers, contre seulement 10 % dans le privé. « C'est plus du double que dans le privé. C'est révélateur des rapports tendus entre les agents qui se trouvent aux guichets face aux usagers », note Jean-François Trogrlic.Face à ces discriminations vécues ou constatées, tous ne réagissent pas de la même manière. Même si les salariés du privé disent réagir plus fréquemment que l'an dernier, ils restent moins réactifs que ceux du public : 33 % des salariés du privé en ont parlé à la direction ou à l'encadrant direct (29 % en 2008) et 44 % dans la fonction publique, indique le baromètre. Autre enseignement de l'enquête pointé par la Halde et l'OIT : « Le recours aux syndicats et aux représentants du personnel est considéré comme le niveau efficace d'intervention par 67 % des salariés du privé et 78 % des agents de la fonction publique. » Parmi les mesures jugées les plus efficaces pour lutter contre les discriminations figurent l'obligation de rendre public le résultat des actions en faveur de l'égalité dans le bilan social (74 % des salariés du privé et 76 % du public) et la possibilité pour un salarié de disposer d'une procédure d'alerte sécurisée (71 % des salariés du privé et du public), avant le CV anonyme et le label diversité. Face à ce constat, la Halde et l'OIT formulent une série de recommandations en direction des entreprises et des administrations, comme « mettre en place des dispositifs d'alerte interne » ou de publier les résultats des actions en faveur de l'égalité dans leur bilan social et conseillent aux syndicats de s'impliquer dans le suivi de ces informations. nFace à ces discriminations vécues ou constatées, les salariés du privé restent moins réactifs que ceux du public.
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