L'« usine du monde » souffre de la faiblesse de la demande

La Chine n'est pas encore vraiment sortie d'affaire. Après avoir cru que l'empire du Milieu avait touché le fond de la piscine au premier trimestre avec une croissance du PIB historiquement basse (6,1 %), les analystes s'interrogent de nouveau après la publication de statistiques mitigées, hier. Les exportations chinoises ont enregistré une chute de ? 22,6 % en valeur avril après ? 17,1 % en mars et ? 25,7 % sur le premier trimestre. Les importations ont, elles, diminué de ? 23 %. Un motif de satisfaction toutefois, le bureau des statistiques a calculé que, corrigées des variations saisonnières, les exportations ont progressé de 6,9 % en mars et les importations de 15,1 %. « On peut interpréter ces chiffres comme une stabilisation ou une reprise très modeste », estime Edgardo Torija-Zane.Plus clairement réjouissantes sont les statistiques des investissements en capital fixe dans les villes, également publiées hier. Ils ont fait un bond de 30,5 % au cours des quatre premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2008 (+ 33,9 % pour le seul mois d'avril). Ils doivent beaucoup aux mesures de relance lancées par le pouvoir en novembre (584 milliards de dollars) et qui se traduisent par un afflux de dépenses dans des projets d'infrastructure. Dans les transports ferroviaires, les investissements ont quasi doublé sur la période. Glenn Maguire, économiste à la Société Généralecute; Générale, voit le rythme des investissements se maintenir à un niveau élevé jusqu'à ce que la demande internationale se réanime et joue de nouveau comme moteur de l'économie chinoise.« stabilisation »Pas question pour l'instant de parler de « reprise », estime prudemment Capital Economics, un consultant basé à Londres, qui préfère évoquer une « stabilisation » de la situation économique du géant asiatique. Selon lui, la hausse des investissements reflète les objectifs d'investissement et des opérations en cours de réalisation des gouvernements locaux et des entreprises d'État, mais pas nécessairement des investissements finalisés. Les nouveaux indicateurs qui doivent être publiés aujourd'hui, production industrielle et ventes de détail, apporteront un éclairage supplémentaire sur la santé de la Chine. Laurent Chemineau
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.