La Cnil autorise la biométrie pour un examen international

Droits fondamentauxHEC, Sciences po Paris, Insead? Les grandes écoles françaises vont être fort intéressées par l'autorisation délivrée le 18 juin par la Cnil (Commission nationale Informatique et Libertés). L'autorité administrative indépendante permet à l'organisme américain à but non lucratif GMAC (« Graduate Management Admission Council ») d'utiliser une biométrie sans trace, la reconnaissance du réseau veineux de la paume de la main, pour identifier, à l'entrée de ses huit centres d'examen en France, les candidats à son examen GMAT (« Graduate Management Admission Test »). « Cette autorisation de la Cnil vise à lutter contre la substitution de candidats », souligne Ariane Mole, avocate de GMAC.Mesure de compétenceL'enjeu est important. L'obtention du GMAT est requise pour entrer dans les plus grandes écoles au monde. Et meilleures sont les notes du candidat, plus il a de chances d'intégrer l'une d'entre elles. Certains étudiants n'hésitent pas à le repasser plusieurs fois afin d'améliorer leur résultat. Chaque année, ils sont plus de 200.000 dans le monde (dont 2.000 de diverses nationalités en France) à passer en anglais cet examen permettant de mesurer les compétences en mathématiques, et les capacités d'expression orale et de rédaction analytique pour accéder à près de 1.800 grandes écoles de commerce et de gestion, ou formations de niveau MBA-mastère dans ce domaine.La tentation de fraude au GMAT peut donc être forte. En 2003, six personnes se sont substituées à d'autres pour passer le test (remplaçant au total 180 candidats !). Dans son autorisation du 18 juin, la Cnil explique sa prise en compte des caractéristiques très particulières du GMAT et de son universalité. Et le recours au réseau veineux de la paume de la main est, en l'état actuel de la technique, une biométrie sans trace. « À cet égard, elle n'est pas susceptible d'être capturée à l'insu des personnes et présente donc des risques réduits pour les libertés et les droits fondamentaux des personnes », précise la Cnil. Les données biométriques seront conservées au maximum cinq ans et centralisées chez Pearson VUE, un sous-traitant de GMAC situé aux États-Unis. Elles seront en outre confinées dans une base séparée des autres données personnelles du candidat (lieu de naissance, adresse?). Le GMAC reconnaît à la Cnil le droit de vérifier sur place le dispositif, y compris chez Pearson VUE. La biométrie sans trace devrait être installée dans les huit centres français d'ici à la fin 2009.
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