L'avenir du fabricant Altis suspendu à un fil -

Deux ans n'ont pas suffi à Altis à trouver un repreneur. Le fabricant de semi-conducteurs, situé à Corbeil-Essonnes, et qui emploie encore 1.400 salariés, sera lâché en fin d'année par ses deux coactionnaires, IBM et Infineon. Devant un futur plus qu'incertain, 350 salariés, selon les syndicats, et 200 selon la police, ont manifesté dans la ville vendredi. C'est son maire, Serge Dassault (UMP), qui a appris la nouvelle aux représentants des salariés. « Il nous a dit qu'IBM continuait à négocier avec des Russes, mais qu'il ne fallait pas compter dessus », explique Michel Marchand de la CGC. Selon Serge Dassault, la société va donc recourir au plan B : une reprise pour une somme symbolique par ses dirigeants et une recapitalisation de 100 millions d'euros. 60 millions seront apportés par une banque et 40 millions seront issus d'un prêt de l'État garanti par Oséo, l'établissement public de soutien aux entreprises innovantes. Le plan devrait être officiellement annoncé lors du comité d'entreprise (CE) du 28 avril.Jusqu'à tout récemment, l'entreprise croyait encore trouver preneur, avec l'arrivée d'investisseurs russes. Mais, selon le compte rendu du dernier CE, les acquéreurs potentiels n'avaient pas l'argent nécessaire, et l'État russe a renoncé à les soutenir. L'entreprise est loin d'être sauvée. « Serge Dassault nous a déjà dit qu'il y aurait un nouveau plan de restructuration, qu'il a qualifié de douloureux », se désole le syndicaliste. Pour le moment, IBM et Infineon garantissent un montant de commandes jusqu'en juin. Sur le papier, les deux seuls clients d'Altis sont censés lui assurer une charge de travail jusqu'à la fin de 2011. Mais rien ne dit à quel niveau. secteur sinistréEntre-temps, le fabricant doit trouver des remplaçants à IBM et Infineon. « Il faut deux ans entre le moment où l'on a un client et celui où l'on commence à le livrer. » Autrement dit, cela se concrétiserait « au plus tôt en 2012 », indique le compte rendu du CE. Et trouver de nouveaux donneurs d'ordre relève du défi. Le secteur est sinistré, et les prix de vente d'Altis ne sont pas compétitifs comparés aux pays à bas coûts, où se situe actuellement l'essentiel de la production de puces. C'est pourquoi, historiquement, quand les grands groupes de microélectroniques ont cédé leurs usines françaises, il ne s'agissait en réalité que d'une première étape avant une délocalisation totale ou une fermeture pure et simple.
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