État d'urgence à Bangkok -

flash infoDans certains quartiers de Bangkok, hier, des enfants jouaient et l'on célébrait le Nouvel An thaïlandais. Mais au centre de la capitale, les « chemises rouges », militants qui soutiennent l'ancien ministre Thaksin, s'opposaient aux forces de l'ordre. Bus incendiés, bâtiments en feu, tirs dans la foule : la tension était palpable. De source officielle, les tirs de police auraient fait 67 blessés, aucun mort n'étant à déplorer. L'armée a par ailleurs réussi à déloger des manifestants entrés dans le ministère de l'Intérieur.Après avoir décrété l'état d'urgence dans la capitale, dimanche, l'actuel Premier ministre, Abhisit Vejjajiva, a appelé au calme dans une allocution télévisée, tout en déclarant que son gouvernement faisait tout pour rétablir l'ordre. Jusqu'à présent, le gouvernement thaïlandais avait modéré la répression pour éviter l'escalade, même s'il avait été particulièrement vexé de devoir annuler, samedi dernier, le sommet de l'Asean, prévu à Pattaya. Des manifestants avaient réussi à envahir le lieu, les responsables politiques invités avaient dû être évacués par hélicoptère?évincé du pouvoir« Maintenant que les chars sont dans la rue, il est temps de lancer la révolution », a de son côté déclaré l'ancien Premier ministre Thaksin, évincé du pouvoir par un coup d'état en 2006. « Quand ce sera nécessaire, je reviendrai au pays », a-t-il affirmé. Exilé depuis 2006 pour éviter des poursuites judiciaires pour corruption, Thaksin avait mis le feu aux poudres, il y a quelques jours, en demandant à ce que l'actuel Premier ministre démissionne avant le 8 avril ? autrement dit, avant le sommet de l'Asean, sur lequel le gouvernement comptait beaucoup pour redorer son blason dans la région.Arrivé au pouvoir en décembre dernier, Abhisit Vejjajiva est accusé par l'opposition d'avoir profité de défections de parlementaires, organisées par l'armée, qui lui auraient permis d'obtenir le poste de Premier ministre. L'opposition demande depuis de nouvelles élections. La Thaïlande a connu 18 coups d'état depuis 1932 et les tensions politiques ne sont pas nouvelles. Les divisions actuelles illustrent l'évolution de la société, avec d'un côté les royalistes, les militaires mais surtout la classe moyenne urbaine, qui soutiennent le gouvernement, et de l'autre une majorité de la population, plus pauvre, plus rurale, auprès de laquelle le populisme de Thaksin fait merveille. L. J. B.
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