Le sort d'Heuliez décidé aujourd'hui -

Le tribunal de commerce de Niort (Deux-Sèvres) examine aujourd'hui la situation d'Heuliez, qui se trouve depuis octobre 2007 sous procédure de sauvegarde. Les syndicats d'Heuliez se déclarent certes « un peu plus rassurés » après les annonces de Luc Chatel, jeudi dernier. Le secrétaire d'État à l'Industrie avait annoncé que l'État apporterait au moins 10 millions d'euros pour secourir le carrossier automobile menacé de liquidation judiciaire. Et ce, à travers le FSI (Fonds stratégique d'investissement), qui se montrait pourtant ouvertement sceptique sur la viabilité d'Heuliez? il y a quelques semaines encore. Luc Chatel a aussi indiqué qu'EDF apporterait l'équivalent de 5 millions d'euros sous forme de coopération technique. L'État pourrait même aller au-delà des 15 millions promis.montage financierHeuliez, qui emploie un millier de personnes à Cerizay, « a besoin de plus de 45 millions d'euros pour s'en sortir », note-t-on de source proche du dossier. Le secrétaire d'État reconnaissait, en fin de semaine dernière, que deux des trois conditions posées par l'État pour son soutien n'étaient toujours pas réunies, à savoir la constitution d'un groupe d'investisseurs et la participation de la famille actionnaire à ce tour de table. « La famille a indiqué qu'elle ne souhaitait pas être associée [?] Et le tour de table n'est pas encore boucl頻, expliquait-il. Pour autant, l'État, qui souhaite à tout prix éviter la liquidation judiciaire d'Heuliez, est semble-t-il prêt à se passer des actionnaires historiques. Ce qu'il pourrait faire si le carrossier était mis en redressement judiciaire. Le montage financier en cours de négociation prévoit un apport de 15 millions d'euros d'un pool bancaire, 15 millions supplémentaires de plusieurs fonds d'investissement et 5 millions de la région Poitou-Charentes, en plus des 10 millions du FSI.Heuliez a pâti du rapatriement progressif de la sous-traitance automobile chez les constructeurs. Le sauvetage de l'entreprise se joue aujourd'hui autour d'un projet de voiture électrique. Un dossier hautement politique. Mais, bien des experts doutent de la capacité d'une petite société à bâtir un projet viable de voiture électrique alors même que Renault et Nissan ont besoin de mettre leurs efforts en commun sur ce thème ou que PSA est obligé d'aller chercher la technologie chez le japonais Mitsubishi.Développer et commercialiser un véhicule sûr, fiable, commercialement attractif et vendable dans plusieurs pays d'Europe au moins exige de gros budgets d'études, de validation et d'industrialisation. Et plus les séries seront limitées, plus le coût unitaire en sera élevé. La présidente de Poitou-Charentes, Ségolène Royal, a annoncé que « la région était prête à acheter 100 voitures électriques ». Des volumes encore dérisoires pour faire fonctionner un tel projet. Alain-Gabriel Verdevoye
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