Gérard Sénac, bâtisseur et mécène des arts africains

Vingt ans après son arrivée au Sénégal, en 1989, où il était initialement venu pour fermer la filiale de Fougerolle, Gérard Sénac, 57 ans, a enfin réussi à réaliser son rêve de conjuguer son métier d'entrepreneur et sa passion de découvreur de talents. Devenue Eiffage Sénégal en janvier 2008, la société de droit sénégalais dont il est aujourd'hui le PDG détient près de 30 % des parts de marché du BTP dans la région, emploie plus de 800 personnes et en fait travailler indirectement quelque 2.000. « On peut gagner beaucoup d'argent en Afrique dans le bâtiment car les besoins sont immenses, mais il faut respecter un certain nombre de règles de conduite et de savoir-faire », constate ce diplômé en travaux publics de l'école d'Égletons, en Corrèze, d'où il est sorti troisième de sa promotion. Une époque « bénie », selon ce natif d'Agen qui a commencé sa carrière en tant que chef de chantier, car « il suffisait d'envoyer son CV pour avoir dix réponses positives ».reconnaissanceConcurremment au développement de grands travaux, le patron d'Eiffage Sénégal veut maintenant privilégier des secteurs aussi prometteurs que les concessions autoroutières et l'électricité. Tout en continuant à faire jouer un « rôle citoyen » de premier plan à son entreprise. Très impliquée dans la vie culturelle du pays, celle-ci est devenue le lieu privilégié pour faire éclore les nouveaux talents dans des domaines aussi variés que la peinture, la sculpture, la musique et même le cinéma. « J'ai commencé à mettre en place cette forme de mécénat en 1994, ce qui a permis ensuite l'éclosion et la reconnaissance d'innombrables talents. Au fil des années et des nombreuses expositions qui se sont déroulées à notre siège [un splendide bâtiment très bien préservé et, aujourd'hui, classé au patrimoine, Ndlr], Eiffage Sénégal s'est constitué une collection comportant plus d'une centaine de pièces que nous allons, désormais, enrichir par une politique d'achats systématiques. »Également très engagé en tant que président du Cifas (Club des investisseurs français au Sénégal), ce patron esthète, qui est aussi un humaniste, n'entend pas s'arrêter là. Il continue, par exemple, d'apporter un soutien actif à l'association d'aide au développement médical, Le Kinkeliba, dont il est le maître d'?uvre au Sénégal. « Une activité tout aussi essentielle que le mécénat ! » martèle-t-il. n
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