Les députés britanniques vont rembourser leurs frais

C'est une sorte de politique du carnet de chèques inversée? Les députés britanniques ont commencé hier à rembourser une partie des frais dont ils avaient bénéficié en abusant d'un système très généreux. Phil Hope, un obscur secrétaire d'État à la Santé, a annoncé hier qu'il allait rembourser 46.000 euros, utilisés pour meubler son appartement. Hazel Blears, la ministre des Collectivités locales, a rédigé un chèque de 15.000 euros, équivalent de l'impôt sur les plus-values immobilières qu'elle avait évité. Les conservateurs aussi sont touchés, avec des remboursements de 7.800 euros pour l'achat de meubles pour l'un ou encore 5.500 euros pour des frais de jardinage pour un autre?Depuis la semaine dernière, les révélations par le « Daily Telegraph » des frais luxueux dont bénéficient les membres de la Chambre des communes provoquent une véritable tempête politique. Aucun des députés n'est accusé d'avoir agi illégalement, mais ils donnent l'impression d'avoir abusé du système. Les députés ont droit à 26.700 euros de frais annuels pour une deuxième résidence, parce qu'ils sont forcés de vivre entre leur circonscription et la Chambre des communes à Londres. En principe, les frais ne doivent pas concerner des dépenses « excessives ou luxueuses ». Pourtant, certains frais concernent le nettoyage des douves (!) d'une propriété d'un riche tory ou les réparations de l'héliport d'un troisième.la course aux excusesFace à la colère des Britanniques, les leaders des trois principaux partis battent leur coulpe. Et à ce jeu-là, le Premier ministre Gordon Brown, qui touche déjà le fond dans les sondages, est le moins habile. Il a présenté ses excuses une journée après David Cameron, le chef de l'opposition. Ce dernier a pris l'initiative mardi, en exigeant le remboursement des sommes jugées excessives (qui ne représentent pourtant qu'un petit pourcentage de l'ensemble des frais perçus). Les travaillistes se sont empressés quelques heures plus tard de faire de même. Et hier, à la Chambre des communes, dans une ambiance survoltée, David Cameron a porté l'estocade en répondant au Premier ministre, qui propose un comité indépendant pour réviser le système de frais : « Il a besoin d'un comité pour savoir s'il faut prendre du café ou du thé le matin. N'est-il pas temps de montrer un vrai leadership ? »Éric Albert, à LondresHazel Blears, la ministre des Collectivités locales, a rédigé un chèque de 15.000  euros.
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