La Banque d'Angleterre douche les espoirs d'une reprise rapide

La Banque d'Angleterre a coupé court hier aux espoirs d'une reprise rapide, affirmant qu'il « faudra du temps » avant que l'économie ne « cicatrise ». Dans son rapport trimestriel sur la croissance, la vieille dame de Threadneedle Street, du nom de son adresse dans la City de Londres depuis 1734, avertit que l'économie britannique a besoin d'ajustements qui risquent d'être longs et douloureux : les ménages doivent augmenter leur taux d'épargne, les entreprises réduire leur endettement, et les banques restaurer leur solidité avant de se remettre à prêter. Les récents espoirs de voir émerger des « pousses vertes » ont donc été douchés. « Mervyn King, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, a joué un bon ?Jack Frost? [du nom d'un récent film pour enfants, Ndlr] sur les pousses vertes et les récentes performances des marchés », estime Sam Hill, gérant à la société de gestion Threadneedle.plan de secoursLa Banque d'Angleterre prévoit environ 1,9 % de croissance en 2010 et 2,9 % en 2011, après une récession autour de ? 3,5 % cette année (l'institution ne fournit pas de prévisions chiffrées mais simplement une courbe de probabilités). Mais Mervyn King souligne que les incertitudes sont particulièrement élevées actuellement. D'un côté, les mesures de relance ? budgétaires et monétaires ? et la baisse de la livre sterling laissent penser qu'un retour de la croissance est possible. « De l'autre, il y a de fortes raisons de penser que la reprise prendra beaucoup plus de temps », souligne-t-il. Il s'inquiète en particulier de l'état des banques britanniques. L'ampleur du plan de secours a d'ailleurs été soulignée mardi par le FMI, qui estime que son coût est de 20,2 % du PIB. C'est de loin le plus élevé d'Europe : en France, il n'est que de 1,5 %. Si bien que Mervyn King estime que les effets de la crise vont se faire sentir très longtemps en Grande-Bretagne. « La prochaine décennie ne sera pas aussi bonne que la précédente et elle sera dominée par les difficultés du retour à la croissance », juge-t-il.Cela se traduit donc par une politique monétaire qui devrait rester très laxiste dans les années à venir. D'une part, la création monétaire, lancée en mars, devrait continuer au moins jusqu'à cet été. D'autre part, selon ses propres prévisions, l'inflation ne reviendra pas à 2 % (l'objectif officiel) avant 2011, même en conservant les taux d'intérêt à 0,5 % pendant toute cette période. Pour John Higgins, économiste à Capital Economics, cela signifie qu'aucune hausse des taux n'est à prévoir avant deux années au moins. nInfographie2col 70mm
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.