Ça commence avec le lundi de Pâques et ça se calme fin mai. On compte, on recompte, on décompte. On s'arrache les calendriers et on défie toutes les règles du calcul mental. La bonne addition ne doit surtout pas tomber juste. C'est magique : 1 + 1 = 4. Comptez bien : 1 RTT + 1 jour férié = 4 jours de vacances s'ils sont collés à un week-end. Les congés sont en promo, les longs week-ends à moitié prix. Les vrais « pros » du mois de mai optimisent les RTT. Ils sont fébriles avant de partir, fébriles en revenant à l'idée de repartir. Ils abattent les dossiers avec la rage d'un bûcheron à l'orée de la forêt.Il y a ceux qui restent, qui attendent les grandes vacances. Des casaniers qui ne prisent guère les allers-retours, les dossiers à suivre entre deux portes ou deux avions. Les changements de rythme les fatiguent et les perturbent. Ils savourent le calme, le luxe et la volupté de travailler sans pression, avec des pauses plus longues à la machine à café. Ils prennent le temps de déjeuner enfin avec des collègues avec lesquels ils n'ont jamais le temps de prendre le temps. En mai, les jours rallongent, les semaines raccourcissent et le temps s'adoucit, même au bureau. Un air léger et tranquille souffle sur l'« open space ». En mai, les salariés font enfin ce qui leur plaît de leur temps choisi et bien rentabilisé.la fête est finieL'an de grâce 2009 aura été un bon cru pour les acrobates qui sautent de pont en pont. Ils le savourent. Ils savent que la fête est finie : 2010 sera une mauvaise année. Le 1er et le 8 mai tomberont un samedi, le 15 août un dimanche et il n'y aura pas de cadeau à Noël pour se rattraper : le 25 décembre 2010 sera un samedi. Ils se consoleront avec deux valeurs sûres, deux fêtes « immobiles » : le jeudi de l'Ascension et le lundi de Pentecôte. Vivement 2011 alors ? Même pas. Les as du calendrier savent déjà qu'il leur faudra attendre 2012, année olympique, pour jouer à saute-mouton avec les jours fériés.

latribune.fr

28 Mai 2009, 1:38

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