Première victime directe de la chute de l'activité économique, l'emploi. Après une fin d'année 2008 déjà fort morose, le chômage a battu des records au début de 2009, avec 90.200 demandeurs d'emploi de plus en janvier, 79.900 en février, puis 63.400 en mars. Et les mauvaises nouvelles risquent de s'accumuler dans les prochains mois. Dans sa dernière note de conjoncture, l'Insee anticipe une hausse de 281.000 du nombre de demandeurs d'emploi au premier semestre. Un chiffre proche de celui avancé par l'OFCE, qui table sur une augmentation de 543.900 sur l'ensemble de l'année.zones inconnuesOr ces prévisions sont trop optimistes compte tenu des chiffres concernant l'activité et les destructions d'emploi du premier trimestre dévoilées ce matin par l'Insee. « Il faut être très modeste en ce moment. Nos outils de prévision nous font défaut car nous sommes dans des zones inconnues », reconnaît Éric Heyer, de l'OFCE. Même s'ils ne savent pas le chiffrer, les conjoncturistes prévoient cependant un léger mieux en septembre. « Si l'activité se porte légèrement mieux, on devrait détruire moins d'emploi », reprend Éric Heyer. Un espoir sur lequel parie aussi le gouvernement : « Je pense [?] qu'après l'été, la hausse du chômage ralentira », a affirmé, hier, François Fillon dans « Le Figaro ». En cas de recul du PIB de 3 % ? au lieu de 1,5 % comme le prévoient les dernières prévisions de mars du gouvernement ? les déficits publics seront bien supérieurs aux dernières estimations officielles. D'ailleurs, François Fillon l'a admis en début de semaine devant le groupe UMP à l'Assemblée en indiquant que le déficit public serait cette année de l'ordre de 125 milliards d'euros, soit 6,6 % du PIB au lieu des 5,6 % encore prévus au mois de mars. Agnès Laurent

latribune.fr

28 Mai 2009, 1:36

Partager :