EDF peaufine en Suisse sa base industrielle européenne...

EDF met la dernière pierre à sa lente ascension du très fermé marché électrique suisse. Le groupe français vient de boucler l'accord qui lui permettra d'ici à la fin du mois de porter à 25 % sa participation au capital du nouveau numéro un du marché helvétique, Alpiq. Né le 19 décembre dernier de la fusion d'Atel, présent en Suisse alémanique, et d'Eos, implanté en Suisse romande, Alpiq, dont le nom se veut une évocation des Alpes et des « pics » de montagne et? de production électrique, fournit un tiers de l'approvisionnement du pays, avec 45 % d'hydraulique et 55 % de nucléaire. « Sa position au carrefour des réseaux électriques européens et sa richesse en hydroélectricité font de la Suisse un marché très convoité depuis des années », explique Gérard Wolf, directeur général adjoint d'EDF, en charge de l'international. « Ce vif intérêt des grands électriciens européens s'est très vite heurté à la volonté des opérateurs locaux de garder leurs distances », ajoute-t-il. EDF a néanmoins réussi à mettre un pied en 1997 chez Atel, un des trois principaux électriciens d'un pays qui comptait une vingtaine d'acteurs locaux. « Notre expertise nucléaire et hydraulique les a intéressés », affirme Gérard Wolf. Cette participation était passée à 23 % quand Atel et Eos ont débuté en 2004 leurs discussions autour de leur projet de fusion.750 millions d'eurosPour monter à 25 % du nouvel ensemble, EDF va débourser 750 millions d'euros : 480 millions d'euros proviennent de l'apport de sa participation de 50 % dans le barrage d'Emosson, à la frontière franco-suisse, le solde étant versé en numéraire. « Nous devenons le seul partenaire international d'Alpiq », se félicite Gérard Wolf, pour qui le résultat efface les quatre années de négociations. « Avec 25 %, nous obtenons autant d'administrateurs que les deux autres actionnaires qui détiennent chacun 31 % du capital », souligne-t-il. Un bémol à cette satisfaction : les services et la maintenance dans l'énergie, qui représentent un quart du chiffre d'affaires d'Alpiq (10 milliards d'euros au total) pèsent sur sa rentabilité. Avec un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 1,1 milliard d'euros en 2007, Alpiq affiche un ratio Ebitda sur chiffre d'affaires inférieur de plus de moitié à celui d'EDF (respectivement 11% contre 25,5 %).Ce renforcement d'EDF en Suisse participe à la stratégie du groupe français de consolider sa base industrielle européenne. Après l'échec en 2008 de ses tentatives sur Iberdrola en Espagne et sur SPE en Belgique, EDF a surtout franchi une étape l'an dernier avec le rachat de British Energy, la plus grosse acquisition de son histoire, qui vient compléter ses fortes positions en Italie et en Allemagne. Cerise sur le gâteau, Alpiq est présent dans 29 pays d'Europe et produit hors des frontières helvétiques 42 % de ses 20 térawattheures annuels. Hier, pour asseoir son financement le groupe a lancé avec succès deux émissions obligataires d'un montant de quatre milliards d'euros.
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