Europe-états-Unis  :

L'écart entre les taux d'intérêt américains et allemands (la référence pour la zone euro) se réduit comme une peau de chagrin. À la fin de l'année dernière, le rendement des emprunts d'État allemands dépassait celui des bons du Trésor américain de près d'un point de pourcentage. Ce spread était hier autour de 28 points de base. Et il devrait continuer à se contracter. Pour les économistes d'Aurel BGC, « l'écart entre les taux à 10 ans entre les deux rives de l'Atlantique pourrait devenir quasi nul ces prochaines semaines ».remontée modéréePourquoi ? D'un côté, aux États-Unis, le pire a déjà été intégré par les opérateurs de marché, même si l'aversion au risque connaît de nouveaux à-coups comme hier soir, quand le rendement des T-notes se détend de plus de 20 points de base (à 2,66 %). Certes les investisseurs sont encore loin d'envisager une reprise économique mais ils trouvent dans le plan de relance et dans le programme de soutien aux banques des raisons d'espérer. De même, l'engagement des autorités monétaires dans la lutte contre la déflation est jugé crédible. En témoigne la hausse des points morts d'inflation au cours des dernières semaines. Surtout, les rendements obligataires (principalement ceux à long terme) sont poussés à la hausse par la perspective d'une offre accrue de « papier ». « Les émissions nettes (une fois déduites les remboursements et les coupons) de titres du Trésor devraient dépasser 1.500 milliards de dollars cette année », rappellent les économistes d'Aurel BGC. De quoi progressivement pousser le rendement des T-notes vers celui des bunds allemands.D'autant que, de ce côté-ci de l'Atlantique, les taux longs ne remontent que très modérément. Les opérateurs n'avaient pas joué le scénario déflationniste aussi franchement qu'aux États-Unis. Ils ont donc moins eu besoin de rectifier le tir. Les taux courts, eux, plongent résolument vers leurs homologues américains. Les taux allemands à 2 ans ont touché un nouveau plancher, à 1,15 % hier en début d'après-midi. Quant au rendement des « bubills » à 3 mois, il évolue sous 1 %. Et pour cause : la BCE n'a pas encore épuisé toutes ses munitions. Les économistes de RBS tablent sur une nouvelle baisse du « refi », son principal taux directeur, d'un demi-point en mars. Par la suite, beaucoup estiment qu'il pourrait être ramené à 1 % pour une période prolongée si les indicateurs économiques continuent à se dégrader. Sophie Rolland
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