Sarkozy ne veut rien céder de plus

Après aujourd'hui, il y aura demain, et demain c'est nous? » À l'Élysée, on affiche sa sérénité face à la nouvelle journée de grèves. Il n'est toujours pas question d'un changement de cap de la politique gouvernementale. « Il y aura le 1er mai après et, le lendemain, ce sera encore nous? » L'entourage du chef de l'État veut insister sur le fait qu'à ses yeux il n'y a pas d'alternative à la politique suivie. Surtout venant de la gauche. Et on estime que Nicolas Sarkozy a déjà apporté des réponses aux mécontents et que la journée d'aujourd'hui intervient donc un peu en décalage.Lors du Conseil des ministres, hier, le chef de l'État a souligné qu'il « comprenait l'inquiétude des Français en cette période de crise » et « a tenu à rappeler le calendrier de mise en ?uvre des mesures qui ont été annoncées par le gouvernement et par lui-même » après le sommet social qui s'est tenu il y a un mois, a déclaré le porte-parole du gouvernement. Luc Chatel a ajouté que la nouvelle journée d'action avait été « prévue avant la réunion à l'Élysée du 18 février, et donc avant la réponse du président de la République et du gouvernement ». Les mesures alors annoncées « constituent une vraie réponse » aux « attentes » et « inquiétudes » des Français, a-t-il estimé, avant de vanter un gouvernement « attentif, à l'écoute et dans l'action ».tenir le capLe porte-parole du groupe UMP de l'Assemblée, Jean-François Copé, s'est voulu tout aussi pédagogue, affirmant que, face à une crise « totalement inédite », le gouvernement voulait « s'inscrire dans la durée » avec son plan de relance axé sur l'investissement. « L'objectif, ce n'est pas de faire un geste par semaine » au gré de la contestation sociale, a dit le patron des députés de la majorité, même s'il a jugé « compréhensible » la mobilisation d'aujourd'hui.Au sein de la majorité, le débat sur de nouvelles mesures de relance n'est toutefois pas définitivement enterré. L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a déclaré hier qu'après les manifestations d'aujourd'hui il faudrait « tirer un certain nombre de conclusions, peut-être engager un certain nombre d'actions ». « Il y a des inquiétudes auxquelles il faut répondre », a-t-il dit.Comme le 29 janvier, l'opposition de gauche entend se refaire une santé dans la rue aux côtés des manifestants. La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a de nouveau accusé Nicolas Sarkozy de ne pas avoir élaboré un véritable plan de relance et a réclamé la suppression du bouclier fiscal pour financer des mesures pour le pouvoir d'achat.Pas de quoi émouvoir l'Élysée et Matignon, où l'on semble décidé à faire le gros dos, malgré les mauvais sondages et une radicalisation des conflits, qui est observée « à la loupe ». « Il en va de la crédibilité de l'action politique », assure un conseiller ministériel. « On ne peut pas gouverner en zigzag ». HÉLÈNE FONTANAUD
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