GDF-Suez réveille le marché du crédit

Nouveau signe du dégel des marchés financiers, le compartiment du crédit a accueilli vendredi la première opération de ces cinq dernières semaines. GDF Suez a placé 1,9 milliard d'euros auprès des investisseurs. En deux tranches : 1 milliard d'euros de dette arrivera à échéance dans 5 ans et 900 millions dans 10 ans." L'accueil très positif reçu par l'émission, sursouscrite à 80 %, envoie un très bon signal au marché ", se félicite le directeur financier de GDF-Suez, Gérard Lamarche.Certes, mais compte tenu des conditions de marché, les banques qui ont dirigé l'opération (Barclays, BNP Paribas, Natixis et Société Générale) ont pris encore plus de précautions que d'habitude. " GDF-Suez était le nom idéal pour rouvrir le marché ", expliquent-ils à l'unisson. Bonne notation financière (A chez Standard & Poor's et Aa3 chez Moody's), secteur défensif et lisible (services aux collectivités), flux de trésorerie stables et réguliers : il est vrai que la signature a tout pour plaire.UNE REMUNERATION QUI REFLETE LA DEGRADATION DU MARCHEDe plus, l'appétit des investisseurs a été méthodiquement testé avant le lancement de l'opération. Le rendement offert par les titres a été fixé à 200 points de base au-dessus des taux swaps pour l'emprunt à 5 ans et à 240 points de base pour l'emprunt à 10 ans, ce qui donne des coupons de 6,25 % et 6,875 %. De fait, la rémunération offerte aux investisseurs peut paraître généreuse, mais elle reflète la dégradation des conditions de marché. Et le succès de l'opération est aussi manifeste sur l'action GDF-Suez, qui s'est hissée à la deuxième place du palmarès des hausses du CAC 40 avec un gain de 10,51 % dans le sillage de son annonce.Les investisseurs ont du cash à investir mais ils sont sélectifs. Ils le seront d'autant plus dans les mois qui viennent qu'ils pourront arbitrer entre la dette proposée par les entreprises (par nature risquée) et celle offerte par les banques. Or, non seulement celle-ci est largement décotée, mais elle va désormais bénéficier de la garantie de l'État. Pour les entreprises non financières, les conditions d'émission risquent donc de rester extrêmement difficiles. " N'importe qui ne peut pas émettre de la dette dans les conditions actuelles ", confirme un banquier pour qui " la réouverture du marché du crédit sera extrêmement progressive ".
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