L'achat d'or n'empêche pas l'once de chuter

Jeudi 16 octobre, 9 heures. Les marchés européens ouvrent dans le rouge alors que la récession, " le mot en R " comme disent les Américains, semble pointer son nez en Asie. Le jeu de massacre redouble dans l'après-midi, après publication de la production industrielle américaine : le recul de 2,8 % de l'indice au mois de septembre ramène le pays au plus fort de la crise de 1974. Les vieux réflexes se réveillent : vendre des actions, acheter de l'or et surtout attendre que ça passe... Au desk matières premières d'UBS, c'est la ruée vers l'or. Sur la journée, 85 % des opérations sur l'or concerneront des ordres d'achat. Et pourtant, sur le marché des futures, le métal jaune termine en forte baisse. Dans la même journée, l'or aura ainsi joué les valeurs refuges tout en baissant. Un paradoxe qui illustre parfaitement ce qui se passe à un niveau plus global sur les matières premières.Car, contrairement aux apparences, les investisseurs continuent de s'intéresser aux ressources naturelles. Entre août et septembre, ils sont même redevenus acheteurs nets : les actifs sous gestion sur les matières premières ont progressé de 2 %, selon Barclays Capital.L es flux nets de capitaux continuent de montrer la direction des matières premières , même si les véhicules d'investissement changent. Selon les calculs de la banque anglaise, les 5 milliards de dollars sortis des indices de matières premières d'un côté sont compensés par de nouveaux produits. trois milliards de dollars se sont en effet portés dans le même temps vers les ETP ("exchange traded products"), et 2 milliards de dollars sous forme de divers produits structurés. Un système de vases communicants qui n'empêche pas les matières premières de baisser. Au total, les actifs sous gestion dans les matières premières sont aujourd'hui, à 211 milliards de dollars au total, à leur niveau de 2003. Si de nouveaux entrants viennent chercher refuge sur l'or, d'autres investisseurs se précipitent vers la porte. À commencer par les hedge funds, qui alimentent un cercle vicieux. Lorsque leurs performances deviennent négatives, ils soldent toutes leurs positions pour rendre l'argent à leurs actionnaires, accélérant la tourmente générale.
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