Trois grandes banques japonaises convoitent Nikko Cordial

Qui achètera Nikko Cordial ? Les trois « mégabanques » japonaises, Sumitomo Mitsui Financial Group, Mitsubishi UFJ Financial Group et Mizuho Financial Group, ont fait part de leur intérêt pour la célèbre maison de courtage nippo-américaine. Selon la presse japonaise, sa valeur est estimée aujourd'hui au maximum à 500 milliards de yens (3,9 milliards d'euros). Soit 3 fois moins que les 1.600 milliards payés par Citigroup en janvier 2008 pour son acquisition. La banque japonaise qui avalera Nikko Cordial mettra la main sur un réseau de 109 succursales et une force commerciale de 7.000 employés.Cette nouvelle péripétie confirme que l'industrie japonaise du courtage n'en finit pas de boire la tasse. En dépit de ces chiffres impressionnants, l'affaire est risquée et moins prometteuse qu'il n'y paraît. À la chute mondiale des Bourses s'ajoutent des problèmes structurels. incompatibilitésCitigroup était partenaire de Nikko Cordial dans une maison de courtage commune, Nikko Cordial Securities, depuis 1999. Le groupe américain avait pris le contrôle total de l'alliance en rachetant son partenaire il y a un peu plus d'un an. Mais malgré cette longue présence américaine, Nikko Cordial n'a jamais réussi à assimiler les méthodes de travail de son propriétaire, agressives et individualistes. « Chez Nikko, on travaillait en suivant les rumeurs du marché et non pas en faisant des analyses impartiales. La hiérarchie est restée très pesante. Bref, c'était une société très japonaise », explique un ancien analyste étranger.Cette opération s'inscrit dans la concentration en cours du système financier de l'archipel. Alors que les étrangers se désengagent à cause de leurs déboires sur les marchés américains et européens, les établissements japonais prennent leur place. Les trois mégabanques étendent leur emprise sur les activités boursières. Le marché japonais est potentiellement énorme. On estime l'épargne des ménages à environ 13.000 milliards d'euros, principalement placée sur des comptes bancaires.Régis Arnaud, à Tokyo
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