Les labos, champions des fusions-acquisitions

harmacieSanofi-Aventis va-t-il mettre la main sur le néerlandais Qiagen, spécialiste des diagnostics ADN, pour près de 3 milliards d'euros ? La rumeur venue d'outre-Rhin a enflammé hier le cours de Bourse de la cible (jusqu'à 9 % de hausse) avant de retomber en fin de journée. Mais l'opération aurait pu faire suite au rachat, mercredi par Novartis, du génériqueur Ebewe pour 1,2 milliard de dollars et à l'acquisition, hier, par l'américain Johnson & Johnsonnson de son compatriote Cougar, spécialiste de la recherche contre le cancer, pour un « petit » milliard.Car le constat s'impose : alors que la majorité des secteurs économiques, de l'automobile à la finance en passant par le tourisme, reste engluée dans la crise, un seul résiste à la déprime : la pharmacie. Mieux, alors qu'ailleurs chaque jour apporte son lot de faillites et d'aides d'État à des industriels exsangues, les laboratoires, eux, rivalisent à coup de milliards pour grossir et se diversifier. Objectif : s'offrir les activités qui remplaceront demain les revenus et les profits des médicaments ayant perdu leurs brevets. « Les labos génèrent encore plusieurs milliards de cash. Ils ont compris que ce n'est ni en l'investissant en interne ni en le redistribuant aux actionnaires qu'ils résoudront leurs problèmes de relais de croissance. De plus, l'industrie est encore loin d'être consolidée », résume un expert. En quelques mois, le secteur pharmaceutique est donc devenu le champion toutes catégories des fusions et acquisitions. Depuis le début de l'année, ces industriels ont dépensé plus de 123 milliards de dollars en rachats selon Thomson Reuters, loin devant les banques (106 milliards) et les compagnies pétrolières (60 milliards). Toutes tailles confondues, près d'une opération sur cinq (18 %) a eu lieu entre labos depuis janvier, soit 196 acquisitions au total !Pour l'heure, une offre de Sanofi-Aventis sur Qiagen est jugée « farfelue » par certains, car le français n'est pas présent dans le domaine du diagnostic. Un observateur y voit cependant « un moyen de s'assurer une rentabilité confortable, avec près de 30 % de marge opérationnelle, tout en entrant dans un métier qui va devenir de plus en plus complémentaire de la pharmacie traditionnelle ». AUDREY TONNELIER
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.