Hodé a réussi à séduire Airbus

La patte de l'artiste... Quand Jean-Marc Hodé lance son entreprise de peinture en 1979, il construit sa réputation sur son coup de pinceau et la précision des lettres qu'il dessine à main levée. Trente ans plus tard, les machines numériques ont remplacé depuis longtemps les pinceaux en poils de martre et la société s'est agrandie et spécialisée.Logée à Blagnac (Haute-Garonne), elle est devenue l'une des enseignes de signalétique les plus importantes de tout le Sud-Ouest. Avec 38 salariés, elle réalise un chiffre d'affaires de 4,8 millions d'euros, en forte croissance depuis trois ans. Pour cela, la PME s'est appuyée sur des pôles de compétences : le marquage industriel, notamment dans le secteur aéronautique ; la publicité (impression de panneaux, marquages de voitures, etc.) ; et l'événementiel qui fabrique le marquage des stands et autres kakémonos.Fort de son expérience, Hodé a donc décroché un important marché avec Airbus. Et ce n'est pas un mince exploit à l'heure où le constructeur réduit le nombre de ses sous-traitants : la PME entre dans ce cercle très fermé du " rang 1 ", afin de réaliser des pochoirs pour la signalétique extérieure, comme les fameux " do not walk " peints sur les ailes et ailerons... " C'est un beau contrat, décroché après neuf ans d'efforts ", commente Laurent Rotiel, cogérant de l'entreprise avec Jean-Marc Hodé. À l'origine de cette signature, Philippe Dubois, responsable de l'activité marquage industrielle, reste prudent. " Nous sommes en phase de test et si nous répondons bien, nous monterons vite en cadence, afin d'aider Airbus dans ses besoins ", explique-t-il.Pour répondre à l'avionneur, la société Hodé ne lésine ni sur les moyens ni sur la méthode. Elle investit près de 300.000 euros sur de nouvelles machines-outils et s'engage dans une démarche qualité ISO 9001. Telles sont les conditions pour pénétrer le cercle fermé des sous-traitants directs.Afin de gagner en sérénité, Hodé abandonnera en janvier son site historique de Blagnac, devenu trop petit, pour des locaux de 2.000 m2 tout neufs, derrière l'emblématique stade des Sept-Deniers.DES DECORS " TENDANCE"Dans l'entreprise chacun est conscient des nouveaux temps qui se dessinent. Certes, l'activité reste soutenue grâce aux grands comptes (Saint-Gobain, Hertz Équipement, TFC, ATR, etc.). Mais les commandes générées par les acteurs de l'immobilier ralentissent, en raison du tassement du secteur. Celles-ci représentent tout de même près du quart du chiffre d'affaires. L'aéronautique devrait lui permettre, malgré tout, de maintenir son volume d'affaires, voire de progresser dans les années à venir.Autre voie de diversification, le lancement d'un pôle décoration intérieure à l'intention des professionnels, avec des impressions sur des supports originaux : murs et plafonds tendus, sérigraphie numérique sur du bois ou de l'acier, personnalisation de cloisons de bureaux, etc. Fini la peinture unie : les sociétés veulent aujourd'hui des décors " tendance ", pour améliorer le cadre de vie de leurs salariés. " Nous avions déjà travaillé sur l'habillage de plusieurs gares de TGV, observe Alphonse Nunez, responsable de ce pôle. Aujourd'hui, nous développons ce service pour répondre aux nouvelles attentes des architectes, avec des solutions toujours très innovantes. "
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