L'Amérique commence à douter du plan de relance

Peut-on parler de la fin de l'état de grâce ? Certes, Barack Obama conserve une popularité enviable (57 % d'approbation, selon Gallup), mais la courbe s'effrite. En cause ? Les ratés d'une politique économique qui tarde à montrer ses effets. « Il est clair que le chomage finira par dépasser les 10%, mais sans plan de relance, la situation serait bien pire. Les gens traversent des moments difficiles et je n'attends pas d'eux qu'ils soient satisfaits. Je ne le suis pas moi-même», a prévenu hier le président lors d'une conférence de presse. « Plus d'un million d'Américains ont perdu leur emploi depuis que le plan a été promulgué ; ce n'est pas le résultat auquel le pays aspirait », dénonce le représentant républicain Eric Cantor tandis qu'au Sénat, le chef de file de l'opposition, Mitch McConnell, fustige le « raz de marée de dettes » provoqué par la politique budgétaire.l'heure est à la déceptionBarack Obama promet que la patience de ses compatriotes finira par être récompensée. Reste que ceux-ci sont désorientés par le discours à géométrie variable de l'exécutif. Le vice-président, Joe Biden, a assuré que le plan de relance créera 600.000 emplois cet été. Et hier, le président a rappelé que les efforts de son administration pour développer les énergies alternatives pourrait «créer des millions d'emplois nouveaux en Amérqiue, des emplois qui ne peuvent être délocalisés». De son côté, le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, a déclaré lundi que « le taux du chômage passera certainement à 10 % d'ici à deux mois ». Plus inquiétant, le conseiller de la Réserve fédérale de San Francisco, Sylvain Leduc, prévient que les 275 milliards de baisses d'impôts comprises dans le plan pourraient n'avoir qu'un effet limité du fait de la chute du patrimoine des ménages, plus enclins à épargner qu'à dépenser.Du côté des travaux d'infrastructure, l'heure est aussi à la déception. Début juin, seuls 50 milliards de dollars avaient été déboursés. « Nous essayons de trouver le juste équilibre entre rapidité et bonne supervision des fonds », explique Jared Bernstein, conseiller de Joe Biden. Après avoir demandé aux collectivités locales de lui présenter des chantiers « prêts à démarrer », l'administration vient d'annoncer le lancement de grands projets pour le deuxième semestre, telle la création de 1.130 centres médicaux.Pour les économistes, le plan de relance a permis de contenir la récession. Chez IHS Global Insight, Nigel Gault anticipe un retour à une croissance limitée à 0,2 % au troisième trimestre. « Sans le plan, prévient l'expert, la contraction aurait atteint 2,4 %. » « Dans le Michigan, où le taux de chômage s'inscrit à 14,1 %, nous anticipons bientôt les retombées du plan, même s'il est déjà évident que sans son concours, la situation serait bien pire », confirme Judy Putnam, porte-parole de la Michigan League for Human Services. Pour l'heure, la Maison Blanche exclut la mise en ?uvre d'un deuxième plan de relance. Mais Barack Obama a prévenu hier qu'il fallait s'attendre à «une année difficile, une période difficile».
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