Alain Weill à l'offensive avec "La Tribune"

Huit mois après avoir racheté le quotidien La Tribune, Alain Weill a annoncé hier le lancement ce lundi 27 octobre d'un nouveau journal. Il a d'emblée inscrit ce projet en faux par rapport au fatalisme qui semble affecter la presse écrite, au moment où des états généraux se penchent sur son sort. " Je pense que la presse quotidienne a des perspectives assez favorables en France ", a martelé celui qui est également principal actionnaire et patron du groupe NextRadioTV (RMC, BMF, BFM TV, 01, etc.). La nouvelle stratégie éditoriale de La Tribune, qui va s'appuyer sur une nouvelle maquette, s'accompagne d'une offensive commerciale.CORRECTION D'UNE " ANOMALIE " L'un des axes prioritaires mis en avant par Alain Weill est le portage à domicile pour les abonnés afin qu'ils aient le journal avant 7 h 30. " Attendre 11 h 30 pour avoir son quotidien économique n'a aucun sens en 2008 ", a-t-il justifié. Autre axe de développement, la parution le samedi avec un supplément hebdomadaire. C'est la correction d'une " anomalie " : la France est le seul pays occidental où les quotidiens économiques ne sortent pas le samedi. Parallèlement , La Tribune va développer un réseau qualifié de ventes (hôtels 3 et 4 étoiles, compagnies aériennes, taxis, etc.) et les abonnements aux expatriés grâce à des centres d'impression numérique dans plusieurs métropoles internationales (Londres, New York, Los Angeles, Singapour, etc.). L'objectif est de faire passer la diffusion de 80.000 à 120.000 exemplaires en deux ans.Alors que La Tribune, en challenger des Échos, est déficitaire depuis de nombreuses années, Alain Weill table sur le retour des bénéfices dès 2010, après 12 millions d'euros de pertes en 2008 et 5 millions en 2009. " Son univers de concurrence est plus large ", a précisé le propriétaire du journal, évoquant Le Figaro et Le Monde. De fait, si La Tribune conserve son domaine d'excellence historique que sont les marchés et la finance, elle va mettre l'accent sur " les sujets qui déterminent l'avenir ", explique Erik Izraelewicz, directeur de la rédaction : les nouvelles technologies, les pays émergents, le " green " business. Avec une plus grande couverture de la politique, et l'ouverture à d'autres sujets qui touchent le cadre dans sa sphère extraprofessionnelle : le sport et la culture. Le redressement du journal passe également par des réductions de coûts, notamment en effectifs. Sur quelque 200 salariés, après 110 départs volontaires, 70 recrutements sont intervenus.
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