Les « cajas » espagnoles sur la voie de la consolidation

caisses d'épargne Le remue-ménage s'accélère parmi les caisses d'épargne espagnoles (les « cajas »), surtout dans les deux régions où elles sont le plus implantées : la Catalogne et l'Andalousie. Caixa Sabadell, Caixa Terrassa et Caixa Manlleu, les trois institutions catalanes qui avaient récemment présenté (lire « La Tribune » du 1er juillet) un projet de fusion à la Banque d'Espagne, viennent de lancer formellement un processus qui se traduira par la naissance d'une entité pesant 21,4 milliards d'euros de dépôts et 26,5 milliards d'actifs. Tandis que trois autres caisses catalanes d'origine publique, Caixa Catalunya, Caixa Girona et Caixa Tarragona, préparent un mouvement semblable.En Andalousie, à l'absorption de Caja Jaén par Unicaja (de Málaga) s'est uni un nouvel acteur : Cajasur (de Cordoue), la seule institution financière importante contrôlée par l'Église qui, bien que jalouse de ses prérogatives, a finalement reconnu que, avec un lourd taux d'impayés (de 7,9 %), l'entité ne pouvait plus jouer le splendide isolement. Ensemble, les trois entités affichent 39,4 milliards de dépôts et 52,3 milliards d'actifs. Et, en Castille-León, ce sont Caja España et Caja Duero qui discutent d'un rapprochement.stopper l'émiettementCe maelström se produit sous la houlette du Frob, le Fonds public de restructuration bancaire de création récente, auquel les entités « fusionnelles » peuvent demander une aide, tant pour améliorer leurs ratios que pour financer leur restructuration. L'un des grands objectifs du Frob était d'ailleurs d'accélérer de tels mouvements : s'il peut en effet, pour les banques et « cajas » au bord de la faillite, prendre des mesures draconiennes de mise sous tutelle ? jusqu'à la destitution de leurs responsables ?, il leur permet aussi de prendre les devants en mettant en ?uvre à titre préventif un mouvement de concentration pour éviter d'en arriver à cette extrémité. Dans ce cas, les responsables des entités restent en place.La Banque d'Espagne espère, grâce à ce mécanisme, mettre fin à l'émiettement du secteur, facteur de vulnérabilité : on compte en effet pas moins de 45 « cajas », qui jouent un rôle clé puisqu'elles contrôlent ensemble, selon la Banque d'Espagne, 49,7 % des dépôts et 47,3 % du crédit, contre 44 % et 43,7 %, respectivement, pour les banques (le reste correspondant aux coopératives de crédit). Mais alors que le taux de crédit douteux et impayés des banques est de 3,9 %, celui des « cajas » ressort à 5,2 %. Ce qui s'explique notamment par la plus forte exposition des secondes à un secteur immobilier en pleine déconfiture : les crédits destinés à l'achat ou à la réhabilitation d'un logement représentent 29,4 % du volume total pour les banques, mais pas moins de 41 % pour les « cajas ». nles trois « cajas » catalanes fusionnées pèseront 21,4 mil­liards d'euros de dépôts.
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