Les fonds souverains font à nouveau parler d'eux en Europe

Pays ÉmergentsLes fonds souverains investissent à nouveau et font parler d'eux. Ce fut le cas tout récemment lors du très médiatique rachat de Porsche par Volkswagen, nouvel ensemble dans lequel le fonds du Qatar, le Qatar Investment Authority (QIA), détiendra 17 %. Ou encore au travers des spectaculaires opérations du China Investment Corp (CIC). La Chine vient d'annoncer deux prises de participation, l'une dans un gestionnaire d'actifs chinois (Citic Capital) dont il prend 40 %, l'autre dans le groupe de spiritueux britanniques Diageo à hauteur de 1,1 %. Et ce, moins de deux semaines après s'être déjà invitée au capital du canadien Teck Resources. Bref, après une absence très remarquée depuis l'an dernier, l'agitation reprend autour des fonds souverains. « Certains, même au plus fort de la crise, ne veulent pas passer à côté d'opportunités d'investissement, surtout si elles sont solides et prometteuses en termes de rentabilité futures », résume Steffen Kern, fin connaisseur du dossier à la Deutsche Bank.changement de stratégieMais, au-delà de ces opérations, l'analyste de la banque allemande détecte un changement de la stratégie des « sovereign wealth funds ». « Pour que ces investissements repartent à une plus large échelle, il faudrait une stabilisation durable des marchés financiers et des économies, poursuit l'analyste. Les prises de participation dans Daimler et Porsche sont des cas singuliers et mettent surtout en évidence une approche, aujourd'hui, extrêmement plus sélective de la part de ces fonds. » Dans les mois qui viennent, la prudence pourrait donc rester de mise. Et se manifester essentiellement par un redéploiement, notamment dans les choix sectoriels. À ce sujet, les responsables du fonds chinois n'ont pas caché leur volonté de réaliser des « investissements plus équilibrés, plus diversifiés et passifs ». De manière générale, le secteur de la finance, responsable de la chute du portefeuille d'actions des fonds (voir graphique), devrait voir sa part décliner. En 2007-2008, celle-ci représentait en effet encore 42 % des investissements globaux des fonds souverains, contre 14 % pour l'industrie, 11 % pour l'immobilier et 10 % pour les matières premières. D'un point de vue géographique, l'Asie et l'Europe, avec une part respective de 31 % et 30 %, contre 20 % pour les États-Unis, continuent, en revanche, de rester les régions que les fonds ciblent en priorité. Marjorie Bertouille
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