Les voyages de luxe en souffrance

La clientèle haut de gamme est insensible aux variations économiques. En revanche elle est directement concernée par l'évolution des marchés financiers, soit parce qu'une partie d'entre elle travaille dans la finance, soit parce que la Bourse représente une large part de ses placements. « Tout allait bien jusqu'à l'effondrement des places financières », confirme Olivier Glasberg, directeur d'Émotions, l'offre de voyages d'exception du groupe Kuoni. En 2008, cette gamme avait séduit 1.500 clients capables de dépenser en moyenne 5.800 euros par personne à l'occasion d'un voyage. « Cette clientèle, constituée d'actifs âgés de 30 à 60 ans, est devenue attentiste et attend la dernière minute pour réserver », comme c'est le cas aujourd'hui sur l'ensemble du voyage à forfait, constate Oliver Glasberg. Son concurrent, Secrets, conçu par le voyagiste Jet Tours, est lui aussi confronté à une montée des réservations tardives. Mais la marque est plus optimiste. Sur l'hiver 2009, Anne Bouferguene, responsable de l'ensemble de l'activité du tour-opérating des marques du groupe Thomas Cook France, constate une hausse de 30 % des réservations pour sa gamme de séjours de luxe sur le début de l'hiver. Une tendance qu'elle qualifie elle-même de « surprenante ». En 2007-2008, Secrets (8,5 millions d'euro de chiffre d'affaires, + 20 %) avait fait voyager 1.800 personnes ayant dépensé en moyenne 4.700 euros.conséquences localesLe spécialiste des voyages haut de gamme, le Club Méditerranée, ne communique pas de chiffres sur ses ventes jusqu'à la publication en décembre de ses comptes annuels. Mais la marque au Trident propose actuellement 30 % de réduction sur une quinzaine de villages, plutôt balnéaires. En juin dernier, le spécialiste des villages de vacances relevait « un ralentissement du rythme de réservations à date ».Plus généralement, les destinations long-courriers souffrent actuellement. Selon les chiffres du Ceto (l'association des tours opérateurs), révélés par « La Tribune » le 19 novembre, les demandes de voyages vers les pays lointains sont en chute de 30 % actuellement. Les destinations emblématiques de vacances de luxe n'échappent pas à ce ralentissement, d'autant que ce dernier est mondial. Pour passer la crise, les Seychelles, dont l'économie est largement dépendante du tourisme, viennent de recourir à un prêt du Fonds monétaire international. Sa voisine, l'île Maurice, habituée à une croissance à deux chiffres des arrivées de touristes, doit se contenter d'une hausse modeste. Mais, si le soleil d'hiver est boudé, la montagne semble pour le moment garder ses adeptes. héléna dupuy
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