Nouvelle envolée du chômage des jeunes

Les mois se suivent? et se ressemblent. À la fin du mois de février, la Dares recensait 79.900 demandeurs d'emploi supplémentaires de catégorie A, une forte progression qui fait suite à celle de janvier (près de 90.000 chômeurs supplémentaires). Selon le nouveau regroupement statistique opéré par la Dares et Pôle emploi, la nouvelle catégorie A recense les personnes sans emploi inscrites à Pôle emploi et tenues de faire des « actes positifs de recherche d'emploi ». Si l'on prend en compte tous les chômeurs inscrits tenus de rechercher un emploi, c'est-à-dire en comptabilisant ceux de catégorie B (ayant exercé une activité réduite de moins de 78 heures) et ceux de catégorie C (ayant exercé une activité réduite de plus de 78 heures), le nombre de chômeurs supplémentaires grimpe à 80.800. RécessionAu total, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A inscrits à Pôle emploi s'établissait fin février à 2.384.800 en métropole et à 3.403.700 pour les catégories A, B, C en France métropolitaine (3.604.700 avec les DOM). « Cette hausse impressionnante confirme que nous sommes dans une récession extrêmement marquée. Sans doute, la politique économique menée ne permet pas de passer en douceur cette période et la défiscalisation des heures supplémentaires aggrave la situation du marché du travail. À court terme, il y a bien une concurrence entre heures travaillées et heures supplémentaires. Comme ces dernières se sont maintenues à un rythme très élevé, ce qui n'était pas le cas lors des crises précédentes, elles rajoutent au chômage », analyse Éric Heyer, directeur adjoint au département analyse et prévision de l'OFCE. La dernière livraison de la Dares montre également que les jeunes sont toujours très touchés par le chômage. Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A de moins de 25 ans est en hausse de 5,1 % en février (+ 32 % sur un an). Les jeunes hommes sont plus touchés que les jeunes femmes, avec une hausse de 45,7 % sur un an pour les premiers contre 19,1 % pour les secondes. « Les jeunes sont les principales variables d'ajustement en temps de crise. Et là, c'est en partie lié au fait que l'industrie est particulièrement touchée par la crise et que, dans le même temps, les services à la personne, très féminisés, s'en sortent mieux », explique Eric Heyer. Enfin, la Dares pointe une certaine baisse des entrées au chômage des intérimaires (? 3,1 %) et des fins de CDD (? 3,7 %), tandis que les entrées pour licenciements économiques sont en hausse (+ 1 %). Signe que l'emploi stable est lui aussi touché.
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