Le Quai d'Orsay se réorganise

Faire plus avec moins. C'est l'objectif de la réforme annoncée hier par Bernard Kouchner pour moderniser la diplomatie française. Elle était attendue : depuis les publications en 2006 du rapport des députés Woerth et Chartier sur l'action extérieure de l'État, du rapport d'Hubert Védrine intitulé « La France dans la mondialisation » (2007) et du livre blanc sur la politique étrangère et européenne de la France sous la présidence d'Alain Juppé (2008), le Quai d'Orsay savait qu'il n'échapperait pas à un effort de modernisation, entamé, il est vrai, depuis plusieurs années sur le plan de la réduction des effectifs. Celle-ci va se poursuivre, puisque le ministère des Affaires étrangères va supprimer 700 postes (sur les 16.720 actuels, dont 12.000 à l'étranger) d'ici trois ans. Pour autant, la diplomatie française, qui entretient le deuxième réseau au monde derrière celui des États-Unis, maintient son universalité, en conservant ses 160 ambassades. Mais, a précisé Bernard Kouchner, « être présent partout ne veut pas dire être présent partout de la même manière ». Le travail diplomatique va donc être largement remanié, les ambassades étant divisées en trois catégories. La première comprend une trentaine de super-ambassades (Washington, Moscou, Berlin, Londres, etc.) dont les missions couvrent tous les spectres de la coopération. Suit une centaine de pays (Irlande, Suisse, Serbie, Hongrie, Malaisie, Cameroun, etc.), où les ambassades sont maintenues mais leurs missions concentrées sur quatre ou cinq priorités. Enfin, dans une trentaine de pays, les représentations feront de la veille politique et se verront affecter une mission spécifique. Au Népal, par exemple, l'enjeu est essentiellement consulaire : protection des Français qui visitent le pays et gestion du dossier des adoptions.RéorientationCette réforme du réseau va entraîner des changements géographiques, avec une réorientation du personnel vers les pays émergents (Inde, Mexique, Chine, etc.). Bernard Kouchner a aussi annoncé une réorganisation de l'administration du Quai d'Orsay, avec la création d'une direction de la mondialisation, une direction de la prospective et une direction de l'Union européenne. Enfin, les activités culturelles à l'étranger seront regroupées sous le label Institut français : une agence à Paris se substituera avec des moyens renforcés à l'actuel opérateur d'événements culture France.
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