Le découplage de la reprise

chronique des marchésLes temps changent. Il y a encore un an, alors que les économies occidentales commençaient à sentir le vent du ralentissement, les oreilles du marché étaient bercées par la douce mélodie de la théorie du découplage (qui veut que la faiblesse de certains marchés soit compensée par la dynamique d'autres) chantée par les patrons des grandes entreprises. Convaincus que le miracle économique des quatre dernières années ne pouvait pas s'arrêter en si bon chemin, ils clamaient alors à ceux qui voulaient bien l'entendre ? et ils étaient nombreux ? que les marchés émergents, en pleine euphorie économique, allaient leur apporter des relais de croissance nécessaires en attendant des jours meilleurs. Rattrapés par la réalité d'une économie qui n'a eu de cesse de se mondialiser ces dernières années, le cordon sanitaire a finalement volé en éclats à l'automne dernier sous la pression d'une crise financière qui s'est révélée globale et du ralentissement économique qui l'était tout autant. Les chantres de la théorie du découplage, qui ont appris à leurs dépens qu'elle n'était à l'époque qu'une chimère économique, peuvent tout de même aujourd'hui se targuer d'avoir vu juste. Le fameux découplage économique existe bel et bien. Il serait en train de se dessiner à l'occasion de la reprise qui pourrait intervenir dès le second semestre en Asie et notamment en Chine. Outre la reconstitution des stocks qui viendrait soutenir l'activité, cette hypothèse repose sur plusieurs facteurs. Selon la Compagnie Financière Edmond de Rothschild, trois éléments structurels ont changé en faveur des économies asiatiques depuis un an. À commencer par une inflation revenue à un niveau beaucoup plus supportable. Ensuite, le marché de crédit et le système bancaire fonctionnent dans cette région beaucoup mieux qu'ailleurs, permettant, enfin, de soutenir une demande domestique importante. Reste que, n'étant jamais mieux servi que par soi-même, les relents de croissance devraient avant tout servir les intérêts des acteurs locaux. Comme le résumait Dominique Netter, présidente du Comité d'allocation d'actifs à la Financière Edmond de Rothschild : « La Chine ne peut pas sauver le monde mais elle fait en sorte de se sauver elle-même. » G. V.le rebond de l'activité pourrait intervenir dès le second semestre en Asie.
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