utomobileJugés trop gros, trop voraces et polluants, frappés par le malus écologique, les 4×4 cristallisent aujourd'hui tous les griefs à l'encontre de l'automobile. Mais, après avoir représenté le comble du snobisme puis l'horreur absolue, les 4×4 reviennent peu à peu sur le devant de la scène. Non sans toutefois avoir subi une sacrée mutation, avec une belle cure d'amaigrissement à la clé.Ainsi, Skoda, branche tchèque du groupe Volkswagen, va-t-elle commercialiser cet automne un petit véhicule tout chemin de 4,23 mètres de long, plus court donc qu'une berline compacte. Un modèle de loisir familial, fonctionnel, pas trop cher, à la bouille sympathique et dénué d'agressivité, qui ne pâtira d'aucun malus en version diesel. Même avec la transmission intégrale aux quatre roues, généralement énergivore.À la même époque, fin octobre, BMW lancera son X1, un véhicule également compact, dont Philippe Dehennin, nouveau président de la filiale française du groupe allemand, promet aussi « des versions fiscalement neutres ». Enfin, vers la fin de l'année, Dacia, filiale à bas coûts de Renault, devrait présenter un 4×4 ultra économique fabriqué en Roumanie.En attendant ces futurs véhicules, les constructeurs ont entrepris de retravailler leurs modèles actuels pour les rendre moins polluants. Toyota, champion mondial du 4×4, vient ainsi de remotoriser son « best-seller », Rav 4, dont la consommation diminue de 12 % par rapport à l'ancienne version. Avec des rejets de CO2 de 154 grammes à peine au kilomètre, l'engin n'est plus frappé d'un malus. Même s'il conserve lui aussi toutes ses aptitudes en tout chemin. Le Rav 4 devient donc comparable, en émissions de gaz carbonique, à un monospace compact équivalent.plongeon des gros enginsDe fait, après un effondrement l'an dernier (? 27 % en France), le segment du 4×4 se retrouve paradoxalement en hausse (+ 5 %) sur les cinq premiers mois de 2009, avec 45.000 unités vendues (hors utilitaires), selon les données fournies par Toyota. Soit 4,5 % du marché automobile total. Une évolution générée par la hausse de 44 % des petits modèles et de 62 % des véhicules compacts de luxe. En revanche, le créneau des gros engins poursuit son plongeon. Le modèle le plus populaire aujourd'hui sur le marché français reste le Nissan Qashqai, un véhicule compact à la fausse allure de baroudeur, dont 85 % des exemplaires sont écoulés en version deux roues motrices seulement, donc sans aucune aptitude à un quelconque parcours tout terrain.Alain-Gabriel Verdevoye

latribune.fr

09 Juill 2009, 1:50

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