La sortie de crise tétanise les marchés actions

Et de trois? Pour la troisième semaine consécutive, le CAC 40 a terminé hier sur un nouveau recul hebdomadaire. En concluant la dernière séance sur une baisse de 1,05 % à 3129,73 points, l'indice phare de la Bourse de Paris a porté à 2,84 % sa perte sur les cinq dernières séances. En cela, il se distingue des autres grands indices boursiers européens et américains qui, dans l'ensemble, se sont légèrement appréciés. Ainsi le DJ Stoxx 600 enregistre un petit gain hebdomadaire de 0,98 %.En dépit des apparences, l'euphorie qui a animé les marchés d'actions durant le printemps ne semble pas tout à fait dissipée. « D'après le dernier sondage de Merrill Lynch Global Fund Managers, les prévisions de croissance sont orientées à la hausse, seulement 7?% des sondés s'attendant à une récession au cours des douze prochains mois, contre 70?% il y a encore à peine deux mois. La majorité des gestionnaires est à présent surpondérée en actions et sous-pondérée en obligations. En d'autres termes, la majorité des passagers du navire a quitté les canots de sauvetage et est retournée au salon », commentait en début de semaine JP Morgan AM qui, dans son bulletin hebdomadaire, s'amusait à comparer le comportement actuel des investisseurs à ceux des passagers du Titanic lors de son naufrage. La banque relativisait cependant le phénomène en ajoutant qu'il y a désormais « une large prise de conscience que l'ajustement économique à venir sera long et difficile, et durera des années et non des mois ».bonne nouvelleSix à neuf mois après l'annonce des premiers plans de relance, les liquidités injectées par les États pour soutenir leur économie devraient commencer à se faire sentir dans la réalité. Si cela constitue une bonne nouvelle, les perspectives qui en découlent tendent à paniquer les investisseurs. « Le rally des marchés actions a été favorisé par une politique monétaire très accommodante à laquelle les banques centrales pourraient mettre fin dans un contexte de sortie de crise. De fait, quand les autorités monétaires évoquent les scénarios de sortie de crise, il est normal après la forte hausse observée depuis le 9 mars dernier que les investisseurs l'interprètent comme un risque pour les marchés actions », souligne David Kalfon, directeur général d'EFG AM France. Celui-ci souligne par ailleurs qu'à 3.900 milliards de dollars à fin mars, les encours des fonds monétaires américains n'ont jamais été aussi élevés sur les vingt dernières années. Ce qui fondamentalement « traduit un certain attentisme de la part des investisseurs qui préfèrent être certains que la crise est bien finie avant de revenir franchement sur les marchés actions ».Dans ces conditions tout dépend des anticipations de reprise. Or, si vraisemblablement l'euphorie a dominé jusqu'ici les débats comme en témoigne le sondage de Merrill Lynch, d'autres facteurs tendent désormais à jeter le doute. À commencer par celui de l'inflation et de ses conséquences sur une reprise fragile et balbutiante. Or, sur le sujet, la récente envolée du prix des matières premières et notamment du pétrole aurait tendance à donner raison aux cassandres. Enfin, l'attentisme actuel est renforcé par l'absence d'éléments tangibles en provenance des entreprises. Une attente qui va se prolonger encore une dizaine de jours avant les premiers résultats semestriels qui seront publiés outre-Atlantique avec Alcoa. « Les marchés vont entrer dans la saison des résultats du deuxième trimestre. Il y a de fortes chances que les investisseurs les interprètent comme de vrais indicateurs de tendance susceptibles de les faire revenir ou non sur les actions », présage David Kalfon. nLa récente envolée du prix des matières premières et notamment du pétrole aurait tendance à donner raison aux cassandres.
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