Le roi des fusions-acquisitions en Europe couronné par la City

Il est le premier Français à faire partie du comité de direction de Goldman Sachs, entrant en février dernier dans ce gotha des trente personnes qui dirigent la plus grande banque d'affaires au monde. Yoël Zaoui, qui a reçu hier soir le prix Français of the year dans la catégorie finance, récompense remise aux Français de Londres qui se sont le plus illustrés cette année, fait partie depuis deux décennies des faiseurs de pluie et de beau temps des principales fusions et acquisitions européennes. tout est à faireAvec son frère Michaël, qui travaillait jusqu'au printemps pour Morgan Stanley à un poste équivalent, ils formaient un duo de concurrents inévitables à la City. En France en particulier, Yoël Zaoui a fait partie des plus grosses opérations : Elf-Total, Alcan-Pechiney, Aventis-Sanofi, Kingfisher-Castorama? Son plus beau coup ? « L'acquisition d'Arcelor par Mittal. Ce n'était pas la plus grosse, mais c'était la plus difficile. »Embauché chez Goldman Sachs en 1988 après des études à HEC et à Stanford, Yoël Zaoui s'installe à Londres dès l'année suivante. À l'époque, les banques américaines y sont peu présentes et tout est à faire. Le Français d'origine marocaine, élevé en Italie jusqu'à l'âge de 17 ans, fait profiter Goldman Sachs de sa maîtrise des langues et de sa passion pour les « deals ». Il se fait remarquer et prend en 1999 la tête de la branche fusions-acquisitions pour l'Europe, puis de l'ensemble des opérations de banque d'affaires en Europe en 2006. Enfin, en février dernier, son entrée au comité de direction confirme sa montée vers les sommets.Pourtant, les derniers mois ont été très mouvementés. « On est dans une crise sans précédent », reconnaît-il. Goldman Sachs, qui est l'une des deux seules banques d'affaires américaines à avoir survécu jusqu'à présent, sur cinq initialement, n'en est pas moins touchée. Elle vient d'annoncer une réduction de 10 % de ses effectifs. En Europe, où travaillent 6.000 personnes, environ 600 ont perdu leur emploi.Ce père de deux enfants a beau se vouloir optimiste (« ce n'est pas la fin du monde, on finira par sortir de cette crise »), il ne cache pas que la secousse est violente. « Les investisseurs cherchent essentiellement la liquidité, surtout à l'approche de la fin de l'année. Les valorisations n'ont plus beaucoup de sens. » Le côté positif de cette crise est que cela crée des opportunités d'acquisitions. « Mais avec de tels décrochages, il devient très difficile de valoriser une entreprise. Sur quelle base peut-on entamer des discussions ? Le marché des fusions-acquisitions a besoin d'une certaine stabilité pour qu'un accord entre deux sociétés se réalise. » Symbole des temps, l'action Goldman Sachs vient de passer sous son cours d'introduction en Bourse en 1999.rumeur récurrenteMais Yoël Zaoui garde espoir. « La crise est comme une maladie : on en guérit. » Que prépare-t-il pour son avenir ? Pour l'instant, il se dit totalement concentré sur Goldman Sachs et la gestion des mois à venir. Mais à long terme ? Une rumeur récurrente lui prête des envies de lancer une banque d'affaires avec son frère, Michaël, qui a quitté Morgan Stanley au printemps. « L'idée aurait beaucoup plu à mon père », reconnaît-il, avant de démentir tout projet à court terme. Une fusion des deux frères aurait un fort retentissement dans le petit monde de la banque d'affaires en Europe. 1961 : Naissance au Maroc.1982 : diplômé d'HEC.1988 : diplômé de Stanford, embauché à Goldman Sachs New York.1989 : installation à Londres.1999 : codirigeant de la branche fusions acquisitions pour l'Europe.2006 : dirigeant de la banque d'affaires pour l'Europe.2008 : nommé au comité de direction de Goldman Sachs.
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