La crise risque de freiner la réforme des ports

Dominique Bussereau porte à bout de bras la réforme portuaire. À peine rentré d'une tournée asiatique pour promouvoir les ports français, le secrétaire d'État aux Transports a reçu hier les responsables des ports et les organisations professionnelles du secteur, pour un point d'étape. Il prévoit de repartir en automne, a priori aux Émirats arabes unis, pour convaincre les investisseurs étrangers des avancées de la réforme lancée en juillet 2008. Cette dernière, qui a transformé les sept plus grands ports français (Le Havre, Marseille, Dunkerque, Nantes, Rouen, La Rochelle et Bordeaux) en Grands ports maritimes, doit mettre fin à la double gouvernance public-privé, qui freine la venue des investisseurs. « Je ne dis pas que la suite de la réforme sera un long fleuve tranquille mais le gros du travail est fait », s'est félicité hier Dominique Bussereau.tensions socialesLes grands ports maritimes ont désormais trois mois pour transférer au privé l'exploitation des terminaux portuaires et, point d'achoppement, les personnels grutiers et les outillages qui vont avec. Seul le port de Nantes doit encore adopter avant fin mai son projet stratégique, que Dominique Bussereau avait retoqué en le jugeant « non conforme à l'esprit de la loi ». Une démarche d'autorité mal perçue par un certain nombre d'acteurs locaux. Les tensions sociales subsistent notamment à Marseille et au Havre, « sans mouvements de grève », note Dominique Bussereau.défiProchaine étape : la mise en place en mai de la commission nationale d'évaluation, qui validera les accords de transfert au privé des différents sites. « En l'absence de repreneurs privés locaux, les ports pourront lancer un appel d'offres », rappelle le ministère. Le défi est grand alors que le trafic global des trois plus grands ports français (Le Havre, Marseille et Dunkerque) n'égale pas la moitié de celui du port d'Anvers. Certains craignent en outre que la crise ne vienne freiner la réforme. Le port de Dunkerque, qui prévoit 367 millions d'euros d'investissements d'ici à 2013, envisage une chute de 17 % de son trafic en 2009. Au Havre, la CGT a obtenu de la direction une expertise indépendante du projet stratégique (700 millions d'investissements), qui « ne tient pas compte de la crise et des difficultés des entreprises devant accueillir le personnel », a souligné le syndicat mi-avril. Marine Relingerdenis/re
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