L'Élysée veut une gouvernance équilibrée pour Thales

Entre Serge Dassault et Nicolas Sarkozy, le dossier Thales est en train de tourner au vinaigre. C'est ce qui ressortirait des dernières rencontres entre les dirigeants de Dassault et l'Élysée, selon nos informations. Reçu le 18 avril par le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, et le secrétaire général adjoint, Xavier Musca, le PDG de Dassault Aviation et bras droit de Serge Dassault, Charles Edelstenne, s'est vu signifier que le président souhaitait une gouvernance équilibrée pour Thales. Pas question, donc, pour l'avionneur de prendre le contrôle de Thales avec 26 % du capital après le rachat des 20,8 % d'Alcatel et des 5,1 % de GIMD, maison mère de Dassault Aviation.Cette décision de l'Élysée, qui n'est en fait pas nouvelle mais aurait été jusqu'ici mal interprétée par Dassault, remet en cause la nomination de François Quentin, favori de Charles Edelstenne, pour succéder à Denis Ranque à la tête du groupe d'électronique. Elle va aussi à l'encontre de la volonté farouche des dirigeants de l'avionneur de prendre le contrôle absolu de Thales. Furieux de la tournure des événements, Serge Dassault est revenu à la charge la semaine dernière auprès de l'Élysée. En vain. Claude Guéant lui répétant ce qui avait été dit à Charles Edelstenne.Est-ce que cela remet en cause la montée en puissance de Dassault Aviation dans Thales ? Possible quand on connaît la volonté d'indépendance des dirigeants de Dassault vis-à-vis de l'État et leur soin à l'éloigner le plus possible de ses affaires. Mais, en même temps, Dassault Aviation affronte une crise sévère dans l'aéronautique, avec de nombreuses annulations d'avions d'affaires Falcon. De plus, Serge Dassault a remis entièrement sa politique commerciale entre les mains de l'Élysée pour assurer les futurs succès du Rafale à l'export. Et les commandes de l'armée française font vivre la chaîne d'assemblage de l'avion de combat.Certes, il n'y a pas encore urgence, Alcatel ne s'émeut pas pour l'heure du silence de Dassault Aviation. La date butoir de la vente des 20,8 % d'Alcatel à l'avionneur, fixée le 30 juin, peut être facilement reportée. Enfin, l'assemblée générale de Thales, prévue le 19 mai, ne devrait pas être le théâtre d'une révocation de Denis Ranque, qui a, à cette occasion, convoqué tout le comité exécutif. Pour autant, cette période inquiète en interne. Le comité de sélection des administrateurs et des rémunérations (Csar) de Thales, réuni le 15 avril, a marqué « sa préoccupation quant aux interrogations actuelles concernant la direction générale de l'entreprise [?], qui sont de nature à atteindre la sérénité de l'équipe dirigeante ». Et il veut être étroitement associé au processus de nomination d'un futur PDG si tel était le cas? michel cabirolLa date butoir de la vente des 20,8 % d'Alcatel à dassault, fixée le 30 juin, peut être facilement reportée.
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