En difficulté, Infineon se tourne vers l'État

emi-conducteursLe groupe de semi-conducteurs allemand Infineon en appelle à son tour à l'État. Selon le « Financial Times Deutschland », qui cite des sources proches du dossier, le numéro deux européen du secteur aurait sollicité Berlin pour qu'il garantisse, à hauteur de 500 millions d'euros, le refinancement qu'il négocie actuellement. Le groupe, qui étudie avec ses créanciers les modalités d'une prolongation et d'une extension de ses crédits, doit rembourser différentes échéances s'élevant à plus de 750 millions d'euros en 2010. Il s'est par ailleurs engagé à dévoiler un plan de refinancement avant l'été.Infineon s'ajoute ainsi à la liste des industriels d'outre-Rhin qui ont demandé l'aide du gouvernement fédéral, qui a mis en place un fonds doté de 100 milliards d'euros dans le cadre de son plan de relance pour des garanties ou des crédits aux entreprises en difficulté. Schaeffler-Continental y a notamment fait appel, comme le groupe de tourisme et de distribution Arcandor, dont le dossier devait être évalué hier. Mais la demande d'Infineon risque d'être affaiblie par le fait que ses problèmes sont antérieurs à la crise, alors que le plan privilégie dans son esprit les entreprises saines fragilisées par l'état dégradé du marché du crédit. Les quelque 15.000 salariés qu'Infineon emploie en Allemagne (chiffre à fin septembre 2008) devraient néanmoins peser lourd dans la balance.Infineon a en effet enregistré sa troisième perte annuelle consécutive sur son exercice 2008, clos fin septembre, soit avant même le décrochage de l'économie mondiale. De quelque 300 millions en 2006 et 2007, sa perte nette a atteint le montant abyssal de 3,1 milliards d'euros en 2008, pour un chiffre d'affaires de 4,3 milliards. L'essentiel de cette perte avait pour origine les problèmes de sa filiale de mémoires Qimonda, amplifiés par la crise, mais avant tout liés aux baisses de prix qui avaient miné l'industrie du fait de sa surproduction. Au début de l'année, Qimonda, dont Infineon détient 77,5 % et qu'il cherche à céder, a été contraint au dépôt de bilan, en l'absence de repreneur et après l'échec de négociations de renflouement qui incluait notamment le land de Basse-Saxe.3.000 emplois supprimésÀ l'instar des autres groupes de semi-conducteurs, affaibli par la baisse brutale de la demande, Infineon a lancé un important plan de réduction de coûts, « le plus efficace » de son histoire, selon ses propres termes. Le groupe a supprimé 3.000 emplois en six mois, soit un dixième de ses effectifs (hors Qimonda), recouru à du chômage partiel et freiné ses investissements. Outre Qimonda, Infineon compte également se désengager à la fin de l'année du français Altis, dont il est coactionnaire aux côtés d'IBM. La direction de l'usine française de Corbeil-Essonnes a annoncé cette semaine aux salariés son intention de supprimer 400 emplois sur 1.500. n3,1 milliards C'est la perte nette en euros d'Infineon sur son exercice 2008.
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